Saint-Pons-de-Thomières et le Pays Saint-Ponais
Histoire et patrimoine de l'ouest du département de l'Hérault

La famille Fourcade, à Saint-Chinian


La famille Fourcade, originaire du village de Cruzy est présente dès la fin du 17ème siècle à Saint-Chinian, occupant des fonctions de la magistrature locale. A partir du milieu du 18ème siècle, les Fourcade s'orientent vers le négoce et la fabrication de draps, devenant au 19ème siècle les principaux fabricants de la petite cité.

Bernard Fourcade, à Cruzy en 1687, est procureur juridictionnel à Saint-Chinian, où il décède toujours en fonction, en 1764.
Son fils Benoît (1719-1804), avocat en parlement, est juge de Saint-Chinian, de la baronnie de Pardailhan, et châtelain de Cessenon, succédant à Jean François Auzias.
Après son mariage en 1750 avec Madeleine Hortala, d'une famille de marchands-fabricants de draps de Mons-La-Trivalle, Benoît Fourcade, tout en conservant ses fonctions de magistrat, devient lui aussi marchand-fabricant, demandant en 1751, "d'être admis à la maîtrise de fabricants de draps dans la jurande de Saint-Chinian". Vers 1780, il fonde même une filature de soierie, rue des Tisserands, finalement ruinée par la concurrence biterroise et une inondation. Enfin, de 1785 à 1789, succédant à Claude Dupoux, il est directeur de la manufacture royale de Saint-Chinian aux Ayres

Compoix de Benoît Fourcade, à Saint-Chinian
Compoix de Benoît Fourcade, en 1778

Gabriel Coulon, notaire royal et gendre de Benoit Fourcade lui succède dans ses fonctions de juge à Saint-Chinian et à Pardailhan. Les deux fils Denis et Martial Fourcade secondent leur père dans ses activités de négociant et fabricant. A la fin de l'Ancien Régime, ils appartiennent tous les quatre à la Loge maçonnique "La Liberté" créée à Saint-Chinian en 1781, et témoignant de l'avancée des idées des Lumières, dans la bourgeoisie locale.
Le fils aîné, Denis Fourcade (1755-1837), a épousé, en 1780, Claire Rocque, d'une famille de marchands-fabricants de Saint-Pons, tandis que son frère Martial Fourcade (1761-1838) semble être resté célibataire.

A la Révolution, lors de la convocation des Etats généraux, Denis Fourcade représente la communauté de Saint-Chinian, à la sénéchaussée de Béziers, où il est désigné comme scrutateur lors du choix des députés, qui voit l'élection de son beau-frère Jean-Joseph Rocque. Martial Fourcade est plus modestement l'un des officiers de la garde nationale formée en 1791. Les deux frères, Denis et Martial font partie de la Société de Vernodure, affiliée au Club des Jacobins, mais largement contrôlée par la bourgeoisie locale; l'un des deux frères Fourcade en est élu président du 25 mars au 20 avril 1794.

Manufacture Fourcade, à Saint-Chinian
Manufacture de draps Fourcade, transformée en hospice en 1876

Au 19ème, siècle, après le décès de leur père en 1804, les deux frères Denis et Martial développent leur manufacture de draps située entre la route de Saint-Pons et la rue des Tisserands, de plus en plus prospère, connue à partir de la Restauration sous le nom de manufacture royale Benoit Fourcade de Saint-Anian, exportant leurs draps vers le Levant et même les Amériques et la Chine.
Denis Fourcade reste éloigné de l'Eglise, et approché par les prêtres missionnaires à la fin de sa vie, il est décrit comme "poli, mais fort peu chrétien".

Après son décès en 1837, ses fils Denis, Casimir et Victor lui succèdent dans les activités de fabricant et négociant.
Denis Fourcade (1781-1842) le fils aîné est manufacturier à Saint-Pons, ayant repris les activités de la famille maternelle Rocque dans l'enclos le long du Jaur et de la route de Béziers.

Chiffre de Victor Fourcade, mairie de  Saint-Chinian
Chiffre "V F" de Victor Fourcade, à la mairie de Saint-Chinian, son ancienne résidence

Victor Fourcade (1791-1868) le dernier fils, achète en 1840 aux héritiers Catellan de Caumont l'ancienne abbaye bénédictine de Saint-Chinian, qu'il transforme en une luxueuse résidence et des ateliers de filature. Maire de Saint-Chinian sous la 2ème République, il doit faire face à la révolte liée au coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1851. Il quitte Saint-Chinian après avoir vendu en 1855 l'ancienne abbaye à la commune, pour en faire la mairie, et il décède en 1868 à Vielmur-sur-Agout, la patrie de son épouse.

Pierremorte, ancienne usine Fourcade
Pierremorte, ancienne usine Fourcade

Enfin le frère cadet, Casimir Fourcade (1785-1865) dirige la manufacture familiale de la route de Saint-Pons, et l'usine de filature de Pierremorte, construite en 1836. En 1840, il acquiert des héritiers Catellan de Caumont le domaine de La Dournie.
Son fils aîné, Joseph Fourcade (1820-1903), hérite de sa mère Anastasie Serin du château de L'Albarède dans le Tarn, il est aussi propriétaire du château de Caraman (commune du Soulié - Hérault). En 1875, il cède à la commune une partie de l'ancienne manufacture, transformée en hospice. Il est élu député de droite de l'arrondissement de Saint-Pons en 1876, réélu en 1877 mais il est invalidé en 1878. Il se retire dans son domaine de L'Albarède, signant la fin de la présence et de l'influence des Fourcade à Saint-Chinian

Notes généalogiques concernant la famille Fourcade, à Saint-Chinian
(notice à compléter)

- Jean FOURCADE
marié à Marie BOUNAILHE,
d'où:
- Bernard FOURCADE
en 1687, à Cruzy,
procureur juridictionnel de Saint-Chinian,
marié à Jeanne Marie BANCARELLE,
décédé à Saint-Chinian le 16 septembre 1764,
d'où:
- Anne FOURCADE
mariée le 14 juillet 1733, à Saint-Chinian, avec Gabriel SALVAGNAC (17..-1782) bourgeois de La Servelière,
d'où postérité.

- Pierre François Benoît FOURCADE
né le 23 juillet 1719, à Saint-Chinian,
avocat au parlement, juge de Saint-Chinian et de la baronnie de Pardailhan, châtelain de Cessenon,
fabricant,
marié, en 1750, à Mons-La-Trivalle avec Madeleine HORTALA (17..-1804),
décédé à Saint-Chinian, le 3 mars 1804,
d'où :

- Agathe FOURCADE
née à Saint-Chinian, en 1752,
mariée, en 1774 avec Pierre François PRADAL notaire royal à Saint-Nazaire-d'Aude, receveur des domaines
d'où postérité.

- Denis François Pierre FOURCADE
, en 1755, à Saint-Chinian,
négociant,
"poli, mais fort peu chrétien",
marié, en 1780, avec Claire ROCQUE (17..-1837),
décédé à Saint-Chinian le 5 avril 1837,
d'où:

- Denis Bernard Honoré Martial FOURCADE,
en 1781 à Saint-Chinian,
négociant et manufacturier à Saint-Pons,
décédé le 11 mai 1842 à Saint-Pons-de-Thomières,
sans postérité connue.

- Claire FOURCADE,
née à Saint-Chinian en 1783,
mariée à Saint-Chinian, en 1800, avec Victor Herménégilde TRICOU (1753-1848), inspecteur des manufactures, maire de Saint-Chinian, et manufacturier,
décédée le 10 janvier 1811, à Saint-Chinian,
d'où postérité.

- Casimir FOURCADE,
né le 4 mars 1785, à Saint-Chinian,
négociant et manufacturier à Saint-Chinian,
marié le 10 octobre 1819, à Lalbarède (Tarn), avec Anastasie SERIN (1801-1892),
décédé le 28 décembre 1865, à Saint-Chinian,
d'où:

- Joseph FOURCADE,
né le 9 juillet 1820, à Saint-Chinian,
négociant et manufacturier à Saint-Chinian,
conseiller général du canton de Saint-Chinian (1848), député de l'arrondissement de Saint-Pons (1876 à 1878),
marié en 1848, à Sète, avec Marie-Thérèse MARES (1827-1889),
décédé au château de L'Albarède (Tarn), le 15 juillet 1903,
d'où six enfants, nés à Saint-Chinian:
- Pierre FOURCADE (1850-1922),
élève de l'école de Sorrèze, saint-cyrien,
colonel de cavalerie,
marié en 1883 avec Jeanne Marie GERVAIS (1859-1918), dite "GERVAIS DE POUSSAN",
d'où postérité.

- Andrée FOURCADE (18..-19..),
religieuse de l'ordre de Marie Réparatrice.

- Georges FOURCADE (1856-19..),
élève de l'école de Sorrèze,
marié à Madeleine AUTHIER (18..-1916),
d'où postérité.

- Thérèse FOURCADE (1857-1915),
mariée en 1878, à Lalbarède, avec Gabriel BÉRARD de LA TREILHE de FOZIÈRES (1851-1936), manufacturier à Lodève,
d'où postérité.

- Madeleine FOURCADE (1861-1931),
mariée à Lalbarède, en 1886 avec Prosper TEISSERENC (1859-1927), propriétaire à Lodève,
d'où postérité.

- Joseph FOURCADE (1864-19..),
élève de l'école de Sorrèze,

- Elisabeth FOURCADE (1831-1...),
mariée, en 1851, à Saint-Chinian, avec Gaston COUSIN DE LA VALLIERE (1822-1...),

- Barthélémy Jérôme FOURCADE,
né le 2 octobre 1789 à Saint-Chinian,
conservateur des hypothèques à Castelnaudary (Aude),
marié avec Anne ARDON,
d'où:
- Jean Antoine François Auguste FOURCADE,
né le 9 mai 1823 à Castelnaudary,
négociant fabricant à Saint-Chinian, agent d'assurance
marié, en 1847, avec Marie ARNAUD (1828-1...),
d'où postérité.
- Victor Augustin FOURCADE,
né à Saint-Chinian en 1791,
négociant et manufacturier à Saint-Chinian,
maire de Saint-Chinian,
marié le 17 mai 1815, à Vielmur-sur-Agout (Tarn), avec Louise FREZOULS,
décédé à Vielmur-sur-Agout , le 31 mai 1868,
d'où:
- Denis Charles Victor Henry FOURCADE (1816-1...)
négociant à Saint-Chinian,
marié, en 1846, à Nissan, avec Mathilde MAURY

- Nathalie FOURCADE (1823-1...)
mariée, en 1842, à Saint-Chinian, avec Jean Ernest LUGAGNE DELPON (1816-1...), négociant à Clermont-l'Hérault.

- Achille Saint-Victor FOURCADE (1828-1870),
lieutenant d'infanterie,
tué le 2 octobre 1870 pendant la guerre franco-allemande.

- Louise FOURCADE (1832-1...),
mariée, en 1851, à Saint-Chinian, avec Victor DE GARDES (1826-1...),

- Nathalie FOURCADE,
née à Saint-Chinian le 7 avril 1796,
mariée le 2 octobre 1818, avec Jean Jacques BUISSON magistrat à Saint-Pons,
d'où postérité

- Madeleine FOURCADE
née le 4 novembre 1756 à Saint-Chinian,
mariée, en 1775 avec Jean Antoine Gabriel COULON (1749-1822) juge et notaire royal à Saint-Chinian,
décédée le 14 août 1816, à Saint-Chinian,
d'où postérité.

- Martial FOURCADE,
à Saint-Chinian, en 1761,
négociant,
décédé à Saint-Chinian le 17 janvier 1838.

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