L'histoire de l’hôpital de St Pons-de-Thomières remonte au Moyen-Age : La date précise de sa fondation n'est pas
connue, mais son existence est déjà signalée au 13ème siècle :
Le Livre des Libertés et Franchises de Saint-Pons le mentionne en 1280, en indiquant qu'il est placé sous la
protection du roi "l'ostal et tot lo posseri del hospital es en protectio et sauvegarda del rey".
L'hôpital, d'abord installé à la gache del Théron est transféré au 15ème siècle, vers le chemin de Croix-Caunette, à
l'emplacement qu'il a occupé jusqu'à la fin des années 1970 (actuelle "maison des loisirs").
L'histoire de l'hôpital reste obscure jusqu'au 17ème siècle.
A cette époque, le bureau de l'hospice est composé notamment du juge de Saint-Pons (ou de son lieutenant), des trois
consuls, et du procureur des pauvres.
Le procureur des pauvres concède le jardin et les bâtiments à un hospitalier, qui se charge "de bien loger et servir
les pauvres qui y seront soyent malades ou autrement, cultiver le jardin, entretenir le mobilier, fournir aux malades
le sel et l'huile nécessaire".
Sous l'administration de ces hospitaliers, l'établissement est davantage un asile pour les miséreux, qu'un hôpital :
les malades sont couchés sur la paille et soignés par un apothicaire ou un barbier.
Un événement majeur dans l’histoire de Saint Pons et de son hôpital est l’épiscopat de
Mgr Pierre-Jean-François Percin de Montgaillard
(évêque de Saint-Pons de 1664 à sa mort en 1713). Ce disciple de
Saint-Vincent-de-Paul met en pratique dans son diocèse ses idées généreuses de charité et de dévouement. Il réforme en profondeur l’administration de l’hôpital .
En 1694, le bureau de l’hospice fait appel aux
religieuses de Saint-Vincent-de-Paul pour assurer le service des malades.
Le fonctionnement de l'hospice devient plus efficace et permet de soulager les malades et nécessiteux de la ville et
même d'une partie du diocèse .
C’est alors, jusqu’à la Révolution, une période de meilleure administration, malgré quelques épisodes de mauvaise
gestion.
La Révolution de 1789 amène la suppression du diocèse, du
chapitre de la cathédrale, des communautés religieuses,
entraînant la disparition des revenus de l'hôpital .
La situation financière est critique de 1791 à 1796 à Saint-Pons :
"L'hôpital est à la veille de se trouver sans grains, sans vin, sans huile et sans bois, il est sur le point de manquer
de tous les objets de première nécessité et indispensables pour l'usage journalier de cette maison" (1795).
En 1796, le Directoire confie l'administration des hôpitaux aux Municipalités, sans assurer de réels financements
(sous le contrôle
de commissions municipales, ancêtres de nos conseils d'administration des hôpitaux).
En 1800, la création d'octrois provisoires permet de financer à nouveau régulièrement le fonctionnement de l'hôpital
à Saint-Pons.
.
Dans les années 1830, le nombre de malades admis s'élève à environ 250 par an, pour une capacité de 36 lits.
Le personnel comprend 7 sœurs de charité, 2 médecins, un aumônier, un secrétaire, un receveur, un infirmier,
une infirmière et une servante.
Joseph Sahuc donne une description de ces bâtiments tels qu'ils existaient à la fin du 19ème siècle :
« les bâtiments de l’hospice, autrefois très réduits, sont aujourd’hui trop grands et mal aménagés.
On a construit au fur et à mesure des besoins, sans règle sans méthode en ajoutant des constructions nouvelles
au anciennes, au hasard des nécessités.
En sous-sol, près de l’ancienne chapelle, la cuisine, la salle de bains, l’étuve à désinfection et les caves.
Au rez-de-chaussée, la nouvelle chapelle, avec sa porte extérieure, le bâtiment dans lequel logeaient les religieuses,
leur infirmerie et leur réfectoire, la lingerie, la salle des femmes. Au premier étage, la salle des hommes.
Enfin, à côté, dans une même construction, le cabanon des aliénés et la salle des morts… »
Aujourd'hui désaffecté, le bâtiment de l'hôpital est devenu la maison des loisirs.
De nos jours, l'hôpital local de Saint-Pons est réparti sur trois sites : le service d'hospitalisation avec
ses lits de médecine, de soins de suite et de
réadaptation, ainsi que la maison de retraite sont situés quartier Frescatis; le centre spécialisé en
addictologie est installé avenue de la Gare; enfin, la maison de retraite « La Châtaigneraie » se trouve à Olargues, route de Malviès.