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Saint-Pons-de-Thomières
Saint-Pons-de-Thomières est situé au fond du vallon de la source du Jaur, entre
les Avants-Monts et la montagne
du Somail, premiers contreforts du Massif Central, en région Occitanie.
L'origine de la bourgade pourrait remonter à l'époque gallo-romaine : une villa, peut-être déjà appelée Thomières, se serait développée aux abords de la source du Jaur, lieu de culte pré-chrétien . Selon une tradition orale, Saint-Martin, apôtre des Gaules, aurait fait édifier sur l'emplacement d'un temple païen, l'ancienne église paroissiale Saint-Martin-du-Jaur.
La source du Jaur, aménagée L'histoire de Saint-Pons-de-Thomières est connue à partir de la fondation de l'abbaye bénédictine par le comte Raymond Pons de Toulouse, en 936. L'abbaye est bâtie sur la rive gauche du Jaur et confiée à des religieux bénédictins originaire d'Aurillac. De nombreuses donations enrichissent le monastère tout au long du Moyen-Age, et lui permette de rayonner spirituellement et matériellement sur une vaste région. La bourgade de Saint-Pons se développe alors des deux côtés de la rivière du Jaur : autour de l'église et des vastes bâtiments abbatiaux, se constitue la ville mage, fortifiée; sur la rive droite, se situe la ville moindre, avec ses propres remparts.
Le pont entre la ville mage et la ville moindre Le territoire de Saint-Pons est vaste : il comprend l'actuelle commune de Saint-Pons, celle de Courniou et une partie des Verreries-de-Moussans. L'ensemble forme une seigneurie qui appartient à l'abbaye de Saint-Pons, comme les trois autres seigneuries de La Salvetat, Riols et Labastide.
Chapiteau du cloître de l'abbaye de Saint-Pons
La petite ville est un lieu de passage et d'échange commercial, sur la voie de
communication entre Castres et Béziers, à la limite des territoires du comte de Toulouse et du
vicomte de Trencavel.
Eglise abbatiale, devenue cathédrale de Saint-Pons Au 13ème siècle, la croisade albigeoise épargne la ville de Saint-Pons : en 1226, les consuls font allégeance au roi de France "promettant d'obéir au roi dans l'affaire des Albigeois". Le pouvoir féodal méridional est réduit et Saint-Pons se trouve désormais entouré de seigneuries annexées par le domaine royal : Minerve (et ses dépendances toutes proches de Boisset, Vélieux, Rieussec) le Pardailhan, la terre d' Anglès, ainsi que la chatellenie de Cessenon (qui comprend Prémian et Fraïsse). Cette nouvelle situation entraîne des contestations entre l'abbé de Saint-Pons, et les représentants du roi.
La création du diocèse de Saint-Pons en 1318 donne un nouvel essor à la ville,
devenue siège de l'évêché,
tandis que l'église abbatiale devient
cathédrale. L'abbé Pierre Roger est
nommé évêque et les moines forment
le chapitre cathédral. La
seigneurie de Saint-Pons est
partagée entre l'évêque qui
détient les droits sur la ville, et le chapitre qui tient ses droits sur le reste du territoire.
Ancienne boutique L'enrichissement de la ville est matérialisé par la construction d'un choeur gothique, à l'emplacement de l'abside romane. Ces gigantesques travaux, probablement débutés sous l'épiscopat de Mgr Antoine Balue, ne seront jamais terminés. Les guerres de religion vont porter un coup fatal à la ville de Saint-Pons. En l'absence du seigneur-évêque, les protestants s'emparent en 1567 de la ville et l'occupent plusieurs mois. Le choeur inachevé de la cathédrale est détruit ainsi que le cloître et les bâtiments monastiques. La bibliothèque et les archives de l'abbaye sont anéantis. L'économie locale est en déclin pour plusieurs décennies.
Remparts de Saint-Pons-de-Thomières
Saint-Pons se trouve au coeur des conflits de la région jusqu'au début du 17ème siècle (
des combats ont encore
lieu à Courniou en 1625). La cathédrale est provisoirement restaurée en
1619. Les religieux du
chapitre ont abandonné la vie monastique et sont sécularisés.
Le clocher de la cathédrale
Le 17ème siècle voit l'apparition d'une petite caste de notables locaux, propriétaires terriens, bientôt
anoblis ou vivant noblement, et qui contestent parfois le pouvoir du seigneur-évêque
(en 1664, l'évêque, Mgr Tuboeuf doit quitter le diocèse, victime d'une cabale).
Carte de Saint-Pons au 18ème siècle La Révolution de 1789 se déroule pacifiquement. Le Saint-Ponais Rocque représente la sénéchaussée de Béziers aux Etats généraux, devenus Assemblée Constituante. L'évêque Mgr de Bruyères-Chalabre émigre, ainsi qu'une partie de la noblesse, particulièrement les officiers militaires (les Pardailhan, Villeneuve, Raynaud, Planque). Pouderous, le curé de la paroisse devient évêque constitutionnel de l'Hérault. Les biens du chapitre et de l'évêché sont vendus comme biens nationaux. Pendant la Terreur, les citoyens jugés les plus royalistes sont emprisonnés aux Récollets pendant quelques mois et voient leurs propriétés sequestrées. Saint-Pons, temporairement rebaptisé Thomières, perd son diocèse mais devient chef-lieu de district, puis en 1800, chef-lieu d'arrondissement.
L'ancienne sous-préfecture (auparavant hôtel de la famille Bourguignon de St-Martin) Le 19ème siècle voit l'émergence d'une bourgeoise aîsée comme les Thomassin ou Bouisson, enrichis dans la tourmente révolutionaire et devenus les tenants du conservatisme. L'industrie textile se développe avec de nombreuses petites entreprises, qui sont à la merci des variations du marché. Saint-Pons est une ville ouvrière, revendicative et qui fait parfois trembler ses sous-préfets, que ce soit sous la Restauration, en 1848 ou lors du coup d'Etat du futur Napoléon III en 1851.
Saint-Pons, il y a un siècle
Le 20ème siècle est une période de déclin : Saint-Pons-de-Thomières perd sa sous-préfecture en 1926,
et devient simple chef-lieu de canton;
l'industrie textile disparaît définitivement, et sans autre alternative économique.
La mairie de Saint-Pons-de-Thomières, ancienne résidence épiscopale La création en 1973 du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc devrait être un atout pour la ville qui en est le siège administratif : Saint-Pons a la vocation de constituer un centre touristique, groupant les hébergements, les commerces, au coeur d'une nature protégée, assurant un développement touristique durable, adapté à la région et respectueux de l'environnement ... D'autant que le petit bourg est devenu depuis janvier 2017, le centre administratif de la vaste communauté de communes "Du Minervois au Caroux". |