"Auquel païs advint nouveau trouble, au mois de febvrier du dict an [1582] par Bacon, capitaine de la
religion [protestante],
qui s'empara de Minerbe, en Minerbois,
diocèze de Saint-Pons, lieu très fort, assis sur une montaigne environnée de grands
valons, de trois partz inaccessible et d'où il courait
et ravageait tout le païs des environs.
Pour lever donc cette espine du pied, le sieur duc de Montmorency se transporta au Contal, en Minerbois,
et y fit une assemblée de
certains évesques du païs.
Par délibération desquelz fut conclud que serait faicte levée d'armes et le dict lieu de Minerve forcé,
ce qui fut faict.
Et le siège fut mis devant Minerve, au mois de juillet suivant, soulz la charge du
baron de Rieux, gouverneur de Narbonne.
Cependant le d. sieur [de Montmorency] s'en alla pourmener devers le païs de Laureguais jusques à Montesquieu,
près Tholoze, faisant dire la messe
en toutz lieux de la religion.
Ruines de Minerve, au début du 19ème siècle
Revenu qu'il fut en VIIbre [septembre], le d. sieur de Montmorency s'en vint
à Bizan-de-las-Alières, le siège étant encore devant Minerbe, où en fin il fit tant, que à l'amiable,
au grand
repos du païs, le d. Bacon, le 17 du dit VIIbre quitta la d. place, moyennant une abolition du roy,
qu'on avait toute preste, que le d. seigneur lui délivra sur le lieu, en personne.
Et le camp fut levé"
Histoire des troubles du Languedoc, dans L. Guiraud,
La Réforme à Montpellier, III documents p 190-191
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