"Aucun document ne donne de renseignements sur la naissance du village autour de l'enclos abbatial. On ne peut qu'émettre des hypothèses qui ne sont
confortées par aucune donnée archéologique.[...]
Le développement de la ville de Saint-Chinian s'effectue en quatre temps:
Un premier noyau villageois (1) s'installe au nord de l'enclos religieux, puis un premier faubourg (2) se crée rapidement à l'ouest de ce noyau,
de part et d'autre de la rue
de la Démolition.
Dans un troisième mouvement, les constructions colonisent la rive droite du Vernazobres au nord (3) et englobent le côté ouest de l'enclos, enfin un second faubourg se développe sur la
rive gauche du Vernazobres (4).
L'extension du village de Saint-Chinian et ses enceintes fortifiées:
(1) premier village - (2) première extension - (3) deuxième extension au Moyen-Age - (4) faubourgs, rive gauche
Le village s'étend selon un schéma assez original, qui tranche nettement sur celui des villages alentour, où
la forme circulaire domine.
L'abbaye et son enclos ont en effet constitué un écueil de taille dans la croissance topographique: seul l'espace compris entre le monastère et
le Vernazobres est libre de droits ou de
contraintes.[...]
La présence d'un premier noyau, certainement fortifié, est une hypothèse hautement probable.
La muraille de la ville partait en droite ligne vers le nord, en longeant la place du Marché et la Grand-Rue. dans l'angle Nord-ouest, elle devait border le
chevet de l'église
Notre-Dame-de-la-Barthe, qui n'était alors qu'une petite chapelle, avant de rejoindre la tour Némorouse qui devait former un bastion défensif
important. [...]
La croissance du village se poursuit rapidement, il atteint son extension maximale au milieu du 14ème siècle. Si Saint-Chinian a connu au 13ème siècle, une période
faste, comme le reste du languedoc, les agrandissements sont relatifs [...]: le seul nouveau quartier créé se développe de part et d'autre de la rue droite, en gagnant sur le lit de la rivière.
La ville ainsi délimitée et protégée par son enceinte, présente dès lors un plan trapézoïdal dont la base s'appuie sur le Vernazobres au nord,
tandis que l'abbaye en ferme le petit côté au sud. Sa superficie est modeste: 135 m de large sur un peu plus de 145 m de long, ce qui représente environ
un hectare et demi intramuros en comptant l'enclos abbatial, soit à peine 12.000 m2 pour la ville. [...]
La rue Droite devient la grande rue de la ville, elle relie deux portes: la porte du Pont et le porte d'Amon [...].
Dans ce secteur résidentiel, s'installent certaines familles aisées de Saint-Chinian; on peut y voir l'émergence d'une
bourgeoisie qui acquiert son autonomie au milieu du 14ème siècle. Le quartier qui borde la muraille occidentale (le long du Cours-la Reine) [...] reste partiellement occupé."
Saint-Chinian - Inventaire du patrimoine d'un village héraultais
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