Le vicomte Raymond-Roger Trencavel (1185-1209) est le dernier de cette
famille féodale à avoir exercé son autorité sur les vicomtés d'Albi, de Béziers,
de Carcassonne,
et du Razès, avant d'en être dépossédé lors de la Croisade Albigeoise.
Raymond-Roger est le fils du vicomte Roger II Trencavel (1149-1194), et d'Adélaïde de Toulouse,
et
neveu
du comte Raymond VI de Toulouse. Après le décès de son père, Raimond-Roger
est confié durant son enfance à la tutelle
de Bertrand de Saissac, considéré proche du "catharisme".
Le vicomte Raymond-Roger Trencavel est accusé d'adopter une attitude tolérante vis à vis des pratiques ("cathares")
considérées comme hérétiques par l'Eglise,
qui se propagent dans ses possessions.
En 1208, l'envoyé du pape, chargé de combattre l'hérésie, est assassiné; le meurtre est attribué
à un proche du comte de Toulouse.
Le pape Innocent III proclame alors
la croisade contre les Albigeois.
Accusés de protéger l'hérésie, le comte de Toulouse et son
neveu et vassal, le vicomte de
Trencavel, sont frappés d'excommunication.
En 1209, devant l'avancée de l'armée des croisés, Le comte Raymond VI se soumet, et obtient
le pardon du pape, sous la condition
de rejoindre la croisade. Le vicomte Trencavel se trouve dès lors dangereusement isolé.
En juillet 1209 , les croisés prennent la ville de Béziers
poussant Raymond-Roger Trencavel à se replier à Carcassonne. Le vicomte
capitule après quatorze jours de siège, le 15 août 1209. Emprisonné, il décède quelques mois plus
tard dans un cachot.
Ses possessions sont attribuées par décision
papale à Simon de Montfort, qui doit encore soumettre de nombreuses forteresses comme
Minerve, Termes, Lavaur, Lastours, pour tenter de contrôler
les vicomtés
confisqués.
Le fils du vicomte déchu, Raymond Trencavel (/1204-/1267) est confié durant son enfance à son oncle, le
comte de Foix.
La ville de Carcassonne lui est brièvement restituée
entre 1224 et 1226, lorsque son cousin le comte Raymond VII de Toulouse parvient à reconquérir certaines
terres annexées par les croisés.
Mais, Carcassonne est à nouveau soumise par Louis VIII et définitivement réunie à la
couronne royale
par le traité de Paris en 1229.
Raymond Trencavel rejoint alors la cour du roi d'Aragon.
Après une dernière tentative en 1240 pour s'emparer de la ville, il se soumet au roi de France
en 1247, en brisant symboliquement son sceau de vicomte (ci-contre).
Il reçoit un modeste dédommagement consistant en une rente de 500 livres assignée sur ces anciennes
possessions.
Raymond Trencavel participe à la septième croisade en Terre Sainte, accompagné de chevaliers méridionaux, comme le dernier
vicomte de Minerve. Il décède entre 1263 et 1267.
Son fils
Roger se croise en 1269, lors de la huitième croisade, "et promit de suivre le roi St-Louis dans son expédition contre
les infidelles. Nous ne trouvons plus dans la suite de trace des descendans de Trencavel".