CLERC de la DEVÈZE (de). Armes : d'azur à un chevron d'or chargé
de trois tourteaux de gueules et accompagné de trois pommes de pin
d'or, deux en chef et une en pointe. Couronne : de Marquis.
Devise : Virtute clara.
La famille de Clerc de la Devèze, éteinte dans la seconde moitié
du XIXe siècle, était originaire du diocèse de Saint-Pons, en Languedoc. On en trouvera une généalogie dans le Dictionnaire de la
noblesse de la Chesnaye des Bois. On trouvera aussi sur elle beaucoup de renseignements dans le Nouveau d'Hozier et dans les
manuscrits de Chérin, au Cabinet des Titres.
Un tableau généalogique conservé dans le Nouveau d'Hozier fait
remonter la filiation à maître Philippe de Clerc, Sgr de la Salle,
viguier d'Olargues, qui avait épousé Catherine de Passieu, sœur de
Jean, sieur de Lesties.
Phillippe de Clerc et sa femme étaient morts
quand leur fils, monsieur maître Bernard de Clerc, viguier d'Olargues,
épousa, par contrat du 11 décembre 1560, demoiselle Louise de
Venès, ou de Benès.
Bernard de Clerc, viguier d'Olargues, passa
une reconnaissance féodale en 1609; il fit son testament le
20 février 1614.
Noble Guillaume de Clerc, fils de monsieur maître
Bernard de Clerc, viguier du lieu d'Olargues, épousa, par contrat du
4 novembre 1610, demoiselle Catherine de Cabrol, fille de noble Jean
de Cabrol, sieur de Rieumajou.
Noble Jean de Clerc, fils du précédent, épousa, par contrat du 20 mai 1668, demoiselle Anne de Siména,
fille de Pierre Siména, bourgeois de Saint-Pons. Lors de la grande
recherche des faux nobles, commencée en 1666, il reconnut de lui-même ne pas appartenir à la noblesse et paya une amende pour avoir
pris indûment dans plusieurs actes la qualification d'écuyer.
Il fit son
testament le 1er novembre 1686 et laissa plusieurs fils. L'aîné de ces
fils, Joseph, figura en 1689 au ban et à l'arrière-ban des gentilshommes,
nobles et autres personnes vivant noblement.
Un des puînés, Pierre-
Paul de Clerc, sieur de la Devèze, était capitaine au régiment de
Picardie quand il épousa, par contrat passé à Béziers le 6 mars 1697,
demoiselle Madeleine de Portes, fille de François, Sgr de Pardaillan.
Il eut dans l'armée une brillante carrière, fut nommé successivement
mestre de camp de cavalerie, commandant particulier du Bourbonnais, colonel et enfin lieutenant général des armées du Roi et commandeur de Saint-Louis;
il mourut en 1747.
Il avait pu se faire maintenir dans sa noblesse le 19 avril 1715, par jugement de M. de
Lamoignon, intendant du Languedoc, après avoir produit un certain
nombre de titres dont le plus ancien était la reconnaissance féodale de
1609, mentionnée plus haut.
Son fils, Jean-François de Clerc de la
Devèze, figure dans tous les actes avec la qualification de haut et puissant seigneur : il fut, lui aussi, un officier très distingué, arriva très
jeune au grade de brigadier des armées du Roi et mourut prématurément à 34 ans, en 1748, des suites des fatigues qu'il avait éprouvées
pendant le siège de Berg-op-Zoom. Il s'était brillamment apparenté
par le mariage qu'il avait contracté en 1733 avec Marie Renée-Lucrèce
de la Tour du Pin. Il laissa de cette union plusieurs enfants.
L'aîné de
ses fils, Pierre-François de Clerc, né en 1736, fut admis en 1730
parmi les pages de la Petite Ecurie, prit à son entrée dans le monde le
titre de marquis de la Devèze et épousa en 1763 sa cousine germaine,
Marie-Angélique de la Tour du Pin-Montauban.
Cependant, malgré le jugement de maintenue de noblesse de 1715,
malgré ses grandes alliances et les hauts grades militaires de plusieurs de ses membres, la situation nobiliaire de la famille de Clerc
de la Devèze demeurait contestée.
Quand, sous Louis XVI, le marquis
de la Devèze demanda pour un de ses fils une place d'élève de la
marine, Chérin refusa d'accorder le certificat de noblesse indispensable. On trouvera dans ses manuscrits la lettre suivante qu'il adressa
en 1787 au maréchal de Castries et dans laquelle il explique les
motifs de son refus : « D'après l'examen attentif que j'ai fait de l'édit
du Roi du mois de novembre 1750 portant création d'une noblesse
militaire et l'application que j'en ai fait à l'état de la famille de
M. le Clerc de la Devèze, aspirant à une place d'élève de la marine,
j'ai vérifié que, quoiqu'il soit fils de chevalier de l'ordre de Saint-Louis, petit-fils de brigadier des armées du Roi et arrière-petit-fils
de lieutenant général, il ne peut se prévaloir pour l'obtention du
certificat de noblesse qu'il demande du bénéfice de cet édit. Les
articles II et III portent que le grade d'officier général conférera la
noblesse héréditaire de droit. Les articles X et XI portent en substance que tout officier reçu chevalier de Saint-Louis dont le père
et l'aieul auront eu une noblesse personnelle aux termes des
articles IV, V et VI acquerront la noblesse transmissible à leur
postérité. Mais l'avantage présenté par les articles II et III, X et XI
est anéanti par l'article XIV, conçu en ces termes : n'entendons
néanmoins accorder auxdits officiers d'autre avantage rétroactif
que le droit de remplir le premier degré. Défendons à nos Cours
et à toutes autres juridictions qui ont droit d'en connaître de les
admetttre à la preuve des services de leur père ou aïeul, retirés ou
morts à notre service avant l'application du présent édit. M. de la
Devèze ne peut donc bénéficier que pour le degré de son père,
puisque son aïeul, brigadier des armées du Roi, était mort en 1748
et son bisaïeul, lieutenant général, en 1747. »
Le marquis de Clerc de la Devèze prit part en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à Montélimard, en Dauphiné.
Après la Révolution la famille de Clerc de la Devèze alla se fixer
dans le département de l'Aisne. Émilien-Tancrède, marquis de la
Devèze, né à Château-Thierry en 1804, décédé à Paris en 1870, fut
élu en 1849 député de ce département. Antoine-Gabriel de Clerc,
marquis de la Devèze, marié vers 1835 à Melle de Coucquault d'Avelon,
décédée en 1892, a eu deux filles, la baronne de Livois et la marquise
de Viennay, qui ont été les dernières représentantes de leur famille.
Principales alliances : de la Tour du Pin, de Coucquault d'Avelon,
Baudelet de Livois 1857, Pineau de Viennay 1861 , etc.
" Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 11
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