La famille Vernazobres, originaire de Nébian, près de Clermont-l'Hérault, s'est divisée en plusieurs branches de propriétaires ou dirigeants de fabriques textiles,
installés notamment à Bédarieux et à Saint-Chinian. Dans cette dernière bourgade, deux générations de fabricants de draps se sont succédées, de
la fin du 18ème siècle jusque vers 1860.
En 1774, Marie Vernazobres, qui vivait auparavant à Clermont-l'Hérault accompagne son
mari Denis Flottes nommé directeur d'une des
manufacture royale de draps de Saint-Chinian.
Quelques années plus tard, son frère Pierre André Vernazobres marchand-fabricant, lui aussi de Clermont-l'Hérault, les rejoint, peut-être comme associé de ses
beaux-frères Flottes. La légende familiale rapporte qu'il "va à St Chinian relever l'industrie du drap du Levant qui était en péril et il
y réalise une très belle fortune" (1).
Bâtiments de l'ancienne usine de La Rive, près de Saint-Chinian
Il épouse tardivement, en 1797, Marie Figueres, fille d'un des fabricants de draps du petit bourg, et dont il
a un fils unique André, né en 1799.
Sous l'Empire, Pierre André Vernazobres, qui a créé sa propre fabrique de draps pour le Levant est considéré comme un entrepreneur
important, qui participe aux concours nationaux industriels (2). A son décès en 1820, son actif s'élève à plus de 350.000 francs.
Son fils André modernise la production. En 1829 et 1830, il achète deux moulins situés rue de la Fontaine (actuelle rue Raoul Bayou), le long de la rivière, et alimentés par
le canal de l'abbé, et qui appartenaient sous l'Ancien Régime à l'abbaye. Il les transforme en une filature alimentée par
la force hydrique.
En 1830, sous la Monarchie de Juillet, il est nommé maire de Saint-Chinian, fonction qu'il conserve jusqu'en 1848, et qu'il cumule avec celle de conseiller général.
En 1836, il revend pour 40.000 francs son usine de la rue de la Fontaine à son cousin Adolphe Arnaud, mari de Clarisse Tricou, et transfère
son activité à La Rive,
à l'extérieur du bourg. Dès 1829, il avait acheté en ce lieu l'ancien moulin à blé de l'abbé, puis 1835 le bâtiment adjacent, afin de construire une nouvelle usine, en
activité à partir de 1836.
La Maison Modèle, au 75 Bd Carnot à Toulouse
Vers 1831-1835, il fait construire à Toulouse la "Maison Modèle" (ou Hôtel Vernazobres), par l'architecte briquetier Auguste Virebent, inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments
historiques en 1966 (mais détruite en 1970) et considérée comme le plus bel hôtel particulier de la ville de cette époque (3).
En 1857, Sa fille Pauline reçoit en dot ces ateliers de La Rive lors de son mariage avec son cousin Denis Flottes de Pouzols (1838-1912).
Toute la famille
vit déjà à Toulouse, et après le décès de son père en 1860 l'ensemble des biens à Saint-Chinian est vendu.
Notes:
(1) Mémoire Jean Baptiste Vernazobres, 1881, cité dans geneanet
(2) Économie et société en Languedoc-Roussillon de 1789, Centre d'histoire contemporaine du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, Université Paul Valéry, 1978
(3) Auguste Virebent, architecte briquetier (1792-1857). Exposition Toulouse, 1981
Notes généalogiques concernant la famille Vernazobres, à Saint-Chinian
- Gabriel VERNAZOBRES
né vers 1686,
marié en 1732, à Mourèze (Hérault), avec Jeanne Victoire Bilhac (v1691-1763),
décédé le 23 juillet 1741, à Nébian,
d'où, entre autres enfants:
- Pierre VERNAZOBRES
né le 15 janvier 1711 à Nébian (Hérault),
marchand fabricant de draps, à Clermont-l'Hérault (Hérault),
marié en 1732, à Clermont-l'Hérault, avec Catherine AZEMAR,
décédé le 10 septembre 1794, à Saint-Chinian,
d'où, entre autres enfants:
- Marie VERNAZOBRES
née vers 1740 à Clermont-l'Hérault (Hérault),
mariée en 1757 avec Denis FLOTTES
(1733-1808), directeur et propriétaire des manufactures royales de Saint-Chinian, seigneur de Pouzols,
décédée le 11 février 1780, à Pouzols,
d'où, entre autres enfants:
- Pierre FLOTTES
né en 1758, à Clermont-l'Hérault,
fabricant de draps à Saint-Chinian,
marié le 2 avril 1795, à Béziers, avec Gabrielle MASSIP (1773-1804),
décédé le 26 avril 1830, à Saint-Chinian,
d'où postérité.
- Marie Catherine FLOTTES
née le 15 mars 1766, à Clermont-l'Hérault,
mariée, en
1795, à Pouzols avec François Eustache ARNAUD (1762-1846),
d'où:
- Adolphe ARNAUD (1805-18..)
fabricant de draps à Saint-Chinian,
marié en 1827, à Saint-Chinian avec Clarisse TRICOU (1804-18..),
d'où postérité.
- Denis Amans FLOTTES
né le 12 juin 1778, à Pouzols,
fabricant de draps,
marié, en
1803, à Saint-Chinian avec Emilie RABOUL DE GRANDSAIGNES
( 1781-1856),
décédé à Saint-Chinian, le 15 mai 1855,
d'où:
- Alphonse FLOTTES DE POUZOLS
né le 10 septembre 1804, à Saint-Chinian,
fabricant de draps à Saint-Chinian,
marié en 1837 avec Irma DE PISTORIS (1816-1850),
d'où postérité.
- Hector FLOTTES DE POUZOLS
né le 31 octobre 1807, à Saint-Chinian,
négociant,
marié en 1837, à Olargues, avec Elisabeth BAS DE CESSO (1813-18..),
décédé le 24 février 1879 à Toulouse,
d'où:
- Denis FLOTTES DE POUZOLS (1838-1912)
marié en 1857, à Toulouse, avec Pauline VERNAZOBRES (1838-1873),
d'où postérité (cf plus bas)
- Pierre André VERNAZOBRES
né en 1741, à Clermont-l'Hérault,
marchand fabricant à Saint-Chinian,
marié en 1797 à Marie FIGUERES,
décédé le 15 août 1820, à Saint-Chinian,
d'où:
- André VERNAZOBRES
né en 1799, à Saint-Chinian,
fabricant de draps à Saint-Chinian,
marié en 1834, à Toulouse avec
Cornélie ARDENE,
décédé le 26 août 1860, à Toulouse,
d'où:
- Pauline VERNAZOBRES (1838-1873)
héritière de l' usine de La Rive, à Saint-Chinian,
mariée en 1857, à Toulouse avec Denis
FLOTTES DE POUZOLS (1838-1912),
d'où:
- Jeanne FLOTTES DE POUZOLS (1858-1944)
mariée en 1878 avec Ludovic DE FORMIGIER DE BEAUPUY DE GENIS (1851-1890),
d'où postérité.
- Jean-Baptiste VERNAZOBRES (1730-1804)
négociant,
marié en 1754, à Bédarieux, avec Madeleine FERRET (1733-1813)
d'où, entre autres enfants:
- Mathieu André Antoine VERNAZOBRES (1769-1824)
négociant,
marié en 1812, à Béziers, avec Marie Jeanne Louise Elisabeth VIENNET (1784-1849)
d'où, entre autres enfants:
- Cécile VERNAZOBRES (1813-1898)
marié en 1833 avec Eugène ANDOQUE (1811-1890)
d'où postérité.
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