Les Laur, marchands de Narbonne, sont présents à Olonzac, dans le Minervois à partir du milieu du 17ème siècle.
Vers 1630, Bernard Laur épouse Catherine Mialhe, issue d'une famille de notables du petit bourg.
Les Laur font
l'acquisition du vaste domaine du Marquisat, ancienne dépendance de la seigneurie d'Olonzac (confisquée par le roi aux Durban, en 1405); cet achat
daterait de
1657 (Notes sur Olonzac, A. M. Mathieu Poitevin).
Olonzac et le domaine du Marquisat
A cette époque, la famille Laur joue un rôle de prêteur auprès de la communauté d'habitants, qui s'endette notamment pour acquérir et conserver au nom du
roi la seigneurie. Incapable de rembourser, la communauté d'Olonzac est condamné à payer les créanciers "soit par des sommes
imposées, soit par portion d'olivettes par eux choisis". En 1674, les frères Laur figurent parmi les principaux propriétaires du lieu.
Benoît Laur, l'un des fils de Bernard, habitant d'Olonzac fait l'acquistion de l'office de maire perpétuel d'Olonzac, qu'il occupe
de 1697 à 1713, confortant l'influence familiale.
Armoiries de Pierre Laur, en 1696
Pierre Laur, autre fils de Bernard, est un notable narbonnais, à plusieurs reprises consul de la ville et
membre du conseil politique. Il épouse Henriette de Couderc de Laprade d'une famille de la petite noblesse de Narbonne. Il
décède à Olonzac en 1713.
Son fils Joseph (1679-1749), héritier de son oncle Benoît, est installé à Olonzac. Grand propriétaire terrien,
il détient l'office de maire alternatif d'Olonzac de 1713 à 1717. Il se marie, en 1709, avec
Marie Vitalis de Latour (1672-1722), de la bourgeoisie rurale locale. Ce mariage est sans postérité et
Joseph épouse en deuxièmes noces, en 1724, Marianne Vidal (1701-1765), du village voisin de Mailhac; elle
est descendante des Fleyres, de la famille des évêques de
Saint-Pons.
M. Me Joseph Antoine Martin Laur, conseiller du roi, maire d'Olonzac
Joseph Antoine Laur (1726-1782), fils de Joseph, est avocat au parlement et l'un
des importants notables d'Olonzac, dont il occupe la charge de maire de 1740 à 1767. Il poursuit de longues procédures contre Joseph
Anne Delort de Mialhe coseigneur d'Olonzac et lourdement endetté.
De son mariage avec Marie Bonnet (1734-1787) est né Joseph Gabriel Laur,
personnage au parcours politique sinueux.
Joseph Gabriel Laur (1762-1825), orphelin et héritier à 20 ans, est comme son père un juriste, avocat
au parlement.
En 1787, il épouse Jacquette Antoinette Thoron, de la famille des propriétaires de
la manufacture royale de draps de Montolieu.
En 1789, il est un partisan des idées nouvelles, et s'engage dans les responsabilités politiques : en mars 1789, il est délégué pour représenter
le Tiers-Etat d'Olonzac à la préparation des
Etats-Généraux de 1789, à Carcassonne. En 1790, il est élu maire; quelques mois plus tard, il démissionne de cette fonction, pour
devenir administrateur du département de l'Hérault. Sous l'Empire il est à nouveau maire de 1808 à 1810, puis député de 1810 à 1814.
A la Restauration, il se rallie à Louis XVIII, et redevient député pendant quelques mois jusqu'au Cent-Jours. Il est anobli par lettres patentes de Louis XVIII
du 6 janvier 1815, et ajoute une particule à son nom devenant de Laur.
A la Seconde Restauration, en 1815, il est nommé par le sous-préfet de Pardailhan, maire d'Olonzac, fonction qu'il accomplit en montrant "un zèle
à la cause royale", jusqu'à son assassinat en 1825.
Château Laur, devenu la mairie d'Olonzac (dessin du projet de réaménagement en 1894)
Son fils Sargines (1797-1852) est conseiller général du canton d'Olonzac, successivement sous la Monarchie de Juillet, puis sous le Second Empire,
prolongeant l'oeuvre de synthèse politique familiale.
Il épouse, en 1837, à Carcassonne Sabine de Rolland de Blomac (1817-1880), d'une famille de drapiers, coseigneur de Blomac
(avec les Comignan) et anoblie à la Restauration. Après le décès de Sargines de Laur en 1852, sa veuve fait
bâtir vers 1860, à l'emplacement de
l'ancien château seigneurial des Durban, un hôtel particulier, le château Laur.
Le couple, qui n'a pas eu d'enfants, a fait pour héritier leur cousin,
Paul Ernest Thoron (1843-1900), qui prend le nom de Thoron de Laur et vend les propriétés d'Olonzac (130 hectares) en 1887, puis le château
en 1896, devenu l'hôtel de ville d'Olonzac.
Recherches généalogiques concernant la famille Laur, à Olonzac
(notice à compléter)
Bernard LAUR,
citoyen de Narbonne,
marié avec Catherine MIALHE
d'où :
Benoit LAUR,
citoyen d'Olonzac,
maire perpétuel d'Olonzac (1697-1713),
sans postérité
François LAUR,
officier d'infanterie, capitaine "dans les troupes du Roy au Canada",
sans postérité
Pierre LAUR (16..-1713),
marchand, bourgeois de Narbonne, consul de Narbonne,
marié vers 1675 à Henriette DE COUDERC DE LA PRADE,
d'où :
Joseph LAUR ( 1679-1749),
maire alternatif d'Olonzac (1713-1717),
marié en premières noces, en 1709, avec
Marie DE VITALIS (1672-1722), sans postérité,
marié en deuxièmes noces, en 1724, avec
Marianne VIDAL (1701-1765), fille de Guillaume et
Isabeau DE FLEYRES,
de Mailhac (Aude)
d'où :
Joseph Antoine Martin LAUR ( 1726-1782),
avocat au parlement,
consul (1771, maire d'Olonzac (1740 à 1767),
marié, en 1753, avec Marie BONNET (1734-1787),
d'où :
- Joseph Gabriel DE LAUR ( 1762-1825),
avocat au parlement, maire d'Olonzac (1790, puis 1808-1810, puis 1815-1825),
député de l'Hérault (1810 à 1815), conseiller général,
anobli par lettres patentes de Louis XVIII du 6 janvier 1815,
marié, en 1787, avec Jacquette Antoinette THORON
d'où :
- Sargines DE LAUR (1797-1852),
conseiller général du canton d'Olonzac (1833-1848 puis 1851-1852),
marié, en 1837, à Carcassonne, avec Sabine DE ROLLAND DE BLOMAC (1817-1880)
sans postérité, mais un héritier (cousin germain de Sargines) :
- Paul Ernest THORON DE LAUR (1843-1900),
autorisé par décret du 17 juillet 1882, à s'appeler THORON DE LAUR,
officier de cavalerie,
vend les propriétés d'Olonzac en 1887,
marié en 1875, à Auriac, avec Sabine DARAILH, descendante des ROLLAND DE BLOMAC,
d'où postérité.
|
|