Saint-Pons-de-Thomières et le Pays Saint-Ponais
Histoire et patrimoine de l'ouest du département de l'Hérault

de Milhé de Saint-Victor Famille Milhé de Saint-Victor
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"D'azur aux deux palmes d'argent passées en sautoir,
accompagnées en chef d'une étoile du même
et en pointe d'une tour aussi d'argent, maçonnée de sable"

Au 16ème siècle, la famille Milhé d'origine paysanne est localisée au hameau d'Escaniès, près du village de Roquebrun (alors diocèse de Béziers).

L'ascension sociale de la famille débute véritablement à la fin du 17ème siècle, lors de l'installation de Barthélémy Milhé à Cessenon, une des "villes" du diocèse de Saint-Pons.
Son fils également prénommé Barthélemy se marie en 1716 avec Marie-Anne de Rouanet, fille de Monsieur Maître Jean Rouanet. Cessenon Hameau d'Escaniès, près de Roquebrun Ce dernier a fait fortune dans le négoce et a acheté l'office de maire perpétuel de Cessenon : il est le principal notable du bourg.

Vers 1720, Barthélémy Milhé fonde à Cessenon, avec son beau-père une manufacture de draps destinés au Levant. En 1723, après le décès de Jean Rouanet, il devient à son tour maire du petit bourg.
Son entreprise prospère et obtient le titre de manufacture privilégiée. Malgré l'intervention de son beau-frère Pierre Astruc, inspecteur des manufactures à Saint-Chinian, Barthélémy Milhe n'obtient pas le titre enviée de manufacture royale, nécessitant une production de draps de meilleure qualité, mais permettant d'obtenir des subventions des Etats de Languedoc.
Les bénéfices de la manufacture sont pour l'essentiel réinvestis dans l'achat de terres et domaines agricoles ...

Riche, Barthélemy Milhé peut espérer réaliser le rêve de la bourgeoisie locale, que Joseph Sahuc a si bien décrit : devenir noble.
En 1753, il achète la charge de Conseiller-Secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France, près la Cour des Aides de Montpellier. Surnommé "savonnette à vilain", l'exercice de cet office anoblit immédiatement son titulaire et ses enfants, la noblesse étant acquise irrévocablement après vingt ans d'exercice, ou en cas de mort en charge. Barthélemy Milhé a rempli cette dernière condition, décédant en exercice de son office de secrétaire du roi, vendu en 1761 par ses enfants à Henri Dulac (1726-1806).

De ces douze enfants, cinq sont morts en bas-âge . Sa fille Marie-Louise s'est marié à Joseph Martin, fabricant à la manufacture royale de Montolieu. Les trois autres filles deviennent religieuses.
Deux fils perpétuent la dynastie familiale après le décès de leur père en 1759 : Barthélémy Milhé, l'aîné (1722-1785) et Jean Baptiste Milhé de Saint-Victor (1723-1813), tous deux en partie élevés à Marseille.

Barthélémy Milhé, l'aîné (1722-1785), reçu avocat au Parlement de Toulouse en 1759 est chargé de la gestion de la fortune familiale, restée en indivision.
Après sa mort en 1785, son fils Barthélémy-Roch Milhé lui succède comme de chef de famille. Décédé accidentellement en 1793, c'est finalement le frère cadet Patrice Isidore Bruno (1768-1837) qui doit gérer les conséquences de la Révolution.

Régiment Royal-Roussillon Jean Baptiste Milhé de Saint-Victor (1723-1813) est le militaire de la famille : sa carrière se déroule pour l'essentiel au régiment Royal-Roussillon, et s'achève avec le grade de capitaine et la croix de Saint-Louis, récompensant vingt ans de services.
Marié à 47 ans à la jeune Marseillaise Eugénie de Boisson, il regagne Cessenon après avoir tenté de devenir gouverneur du château d'If.

En 1789, lors de la convocation pour l'élection des députés de la noblesse à Béziers, il est présent :
Noble Jean-Baptiste de Milhé de Saint-Victor, seigneur direct de la ville de Cessenon, ancien capitaine au régiment de Royal-Roussillon infanterie, chevalier de saint-Louis, citoyen de Cessenon.

Nommé brièvement commandant de la garde nationale, il est élu maire de Cessenon en 1790.
Il est inquiété pendant la Terreur, et arrêté comme ci-devant noble et détenu aux Récollets à Saint-Pons.

Son fils César-Alexandre est nommé maire de Cessenon sous l'Empire en 1813 et confirmé à la Restauration par le sous-préfet Alexandre de Treil de Pardailhan.
En 1895, la famille de Milhé de Saint-Victor s'installe au château de Rouvignac, où elle subsiste de nos jours.
La branche aînée est toujours présente à Cessenon à travers ses descendants de la famille Bergasse au château de Viranel.

Noblesse au village pendant la Révolution : un cas à Cessenon par Jean-Denis Bergasse ( Municipalités et Révolution dans l'Hérault - Etudes sur l'Hérault)


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