L’histoire de ces deux seigneuries se confond. Aigne et La Caunette sont confisquées par Simon de Montfort, lors de la Croisade contre les Albigeois au début du 13ème siècle A son retour de la première croisade de Saint-Louis, en récompense des services rendus, Guillaume de Minerve , reçoit en 1254 une assignation de soixante livres sur les seigneuries d’Aigues-vives, Aigne, La Caunette, Babio. Aigne et la Caunette passeront ensuite entre les mains de plusieurs familles. Comme souvent dans l’ancien diocèse de Saint-Pons, les familles seigneuriales se succèdent après quelques décennies, la liste est un peu fastidieuse… A partir du début du 14ème siècle, La Caunette est détenue par la famille des vicomtes de Montclar, famille féodale du Quercy. En 1300, le sieur de Montclar est seigneur de La Caunette et signe un accord avec les habitants pour la coupe des bois. En 1330, Olivier, vicomte de Montclar, seigneur de La Caunette et Aigne s'accorde avec Raynard, seigneur d'Oupia, et les habitants d'Aigne, au sujet des droits de pâture. En 1371, Bertrand de Montclar confirme les libertés et franchise de La Caunette. L’année suivante en avril 1372, Olivier vicomte de Montclar devient seigneur de La Caunette terre détenue «selon la coutume de Paris». Son frère Bertrand en hérite en 1392. En 1417 Béatrix de Cazilhac, veuve de Bertrand de Montclar, mère de Jean et Jeanne de Montclar rend hommage pour La Caunette. En 1458 Jean de Montclar est baron de La Caunette et Aigne. En 1491 c’est Antoine de Monclar, qui détient la seigneurie. Vers 1530, c'est Jean de Montclar, qui vend les seigneuries d'Aigne et La Caunette à André de Malefosse. En 1535 noble André de Malefosse, seigneur de Montblanc, est baron de La Caunette, seigneur d’Aigne et autres lieux, puis en 1551 Jean de Malefosse. En 1556 c’est Melchior de Malefosse qui est baron de la Caunette. Il n'a pas de postérité et par testament du 1er octobre 1585, il institue héritier son frère Gaspard, et "au cas où celui-ci décéderait sans enfants", il lui substitue Charles de Thézan, son cousin. Gaspard, héritier de Melchior meurt le 10 juillet 1625, lui aussi sans descendant; par son testament du 8 juillet précédent, il désigne le frère de Charles, Henri de Thézan comme son héritier. Le testament de Gaspard de Malefosse donne lieu à un procès entre les deux frères; c'est finalement Henri de Thézan qui reçoit les seigneuries de La Caunette et Aigne. Ce dernier est seigneur et baron de Luc, La Voulte et de très nombreuses seigneuries; il est gouverneur de Narbonne (1599), maréchal de camp des armées, vice-amiral de France (1625), et rejoint en 1632 la révolte du duc de Montmorency contre l'autorité royale. Après son échec, il aurait été condamné et une partie de ses biens saisis. Il teste en 1636, peu avant son décès. C'est vraisemblablement vers 1640 que Jean de Cazalets fait l'acquisition de La Caunette et d'Aigne. Il est seigneur de Tréziers, près de Mirepoix, et issu d'un famille la petite noblesse narbonnaise. En 1662, il achète des fiefs seigneuriaux appartenant au chapitre de Saint-Just de Narbonne, à Aigne et La Caunette. Il est décédé le 29 juin 1669 à La Caunette et inhumé dans l'église du village En 1676 des reconnaissances sont faites pour ces deux terres à ses frères messire François de Cazalets, grand archidiacre et à messire Louis de Cazalets chanoine au chapitre Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne. En 1717 le sieur Etienne Saisset bourgeois de Mailhac, lieutenant en la baronnie de La Caunette et Aigne reconnaît tenir la métairie de Las Teulières de messire Charles de Cazalets, seigneur et baron de La Caunette, Aigne Babiau Tonneins et autres places (appelé parfois Charles de Tonneins).

Les seigneuries passent ensuite par succession à la famille d’Ouvrier en 1748: En effet, par son contrat de mariage avec Guillaume d'Ouvrier, Jeanne Françoise Charlotte d'Anty de Villegly se constitue en dot les terres et seigneuries de La Caunette et Aigne, données par sa mère Gabrielle de Cazalets. A son décès en 1754, Charlotte d'Anty les lègue à son mari sous certaines conditions. Le 8 mars 1763, Joseph de Treil s’en porte acquéreur, puis donne ces deux terres à son fils le baron François de Treil de Pardailhan le 13 juin 1767, ce dernier "acceptant et très humblement remerçiant led Sieur son père, Savoir est des terres et seigneuries de la Caunette et agne situées au present diocese de St pons, senechaussée de Carcassonne consistant en justice haute moyenne et basse ..." Donation au "Sieur françois treil baron de pardailhan ... des terres et Seigneuries de la caunette et agne" Assez curieusement, le 28 octobre 1789, après l’abolition des droits seigneuriaux, François de Treil de Pardailhan achète au chapitre de Saint-Pons le fief de Saint-Pierre. Le château «moderne» de La Caunette est surnommé château des Pardailhan en référence à la dernière famille seigneuriale de La Caunette; le comte Alexandre de Treil de Pardailhan, officier émigré, sous-préfet de Saint-Pons y est décédé en 1822.