Saint-Pons-de-Thomières et le Pays Saint-Ponais
Histoire et patrimoine de l'ouest du département de l'Hérault

Généalogie de la famille de Treil de Pardailhan
Par Gilberte Hagen
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Joseph de Treil
Ecuyer, Conseiller Secrétaire du Roy en la Chancellerie,
près la Souveraine Cour des Comptes Aides et Finance de Montpellier
Seigneur de LA CAUNETTE, AIGNE et autres lieux
(1681-1779)


LA NAISSANCE

Joseph de Treil est probablement né à Ornac, hameau près d’Olargues, mais je n’ai pas retrouvé son acte de naissance, ni la date exacte de cette naissance dans les archives de la famille de Treil de Pardailhan .

Ornac Mons-La-Trivalle
Hameau d'Ornac

D’après la date de son décès, en mars 1779, à Saint-Pons-de-Thomières, à l’âge de 98 ans, il serait né vers 1681.

LES ORIGINES

Le patronyme a connu de nombreuses variantes. On le trouve orthographié Trail, Trel, Truel, Troeil, et actuellement Treil.

Treil de Pardailhan
Généalogie fantaisiste des Treil de Pardailhan

Fils d’Antoine Treil, bourgeois d’Ornac et de Marguerite Roger, petit-fils de Fulcrand Treil, aussi d'’Ornac et de Catherine Carrière, Joseph de Treil appartient à une ancienne famille terrienne du pays. Elle possède dans ce hameau «une maison, chambre, secadou, patus, et pailler» (compoix de 1692. C’est le plus ancien qui ait été conservé – inventaire des archives communales du canton d’Olargues par J. Sahuc).

Compoix de La Voulte
Compoix de La Voulte (hameau d'Ornac)

Les familles Carrière et Roger sont, elles aussi nombreuses et très anciennement représentées : les Carrière bourgeois d’Olargues, où ils sont souvent consuls et les Roger dans le terroir de La Voulte ; ils comptent des viguiers, juges, consuls, notaires et un capitaine dans l’armée des Cévennes, «combattant les huguenots ».
Jean et Guillaume Roger sont cités dans un parchemin de 1271 du château de La Voulte (acte découvert par Gabriel Gros de La Salvetat et cité par Jean Miquel dans son "Essai sur l’arrondissement de Saint-Pons").
[cf la généalogie de la famille Roger de Cabanes]

LE MARIAGE

Notre ancêtre s’est marié à La Salvetat le 11 septembre 1708 avec Marie Azais fille du sieur Pierre Jean Azais et de demoiselle Catherine de Gramond.
Cette dernière appartient à une famille de maîtres chirurgiens et apothicaires de La Salvetat , où on les trouve au 17ème siècle, alliés aux familles de Benoist, de Montal, Hérail .
Le mariage Azais-de Grammond a fait l’objet d’un contrat signé chez Me Planque à La Salvetat le 30 octobre 1683, mais le mariage religieux ne se retrouve dans les registres paroissiaux que le 12 novembre 1686.
Née à La Salvetat le 5 novembre 1687, Marie d’Azais est décédée à Saint-Pons le 10 septembre 1764 et a été inhumée dans l’église paroissiale St Martin du Jaur. Elle eut au moins deux frères Joseph Azais né le 22 février 1691 et Jean Azais qui le parraine.

Olargues
Le bourg d'Olargues

Dans les registres paroissiaux d’Olargues, j’ai relevé la naissance de dix enfants de Joseph de Treil et Marie d’Azais entre 1709 et 1723 et le décès d’un onzième dans les registres de Saint-Pons. Cependant lorsque Joseph de Treil testa le 18 juillet 1772 chez Me Terral, il n’y avait plus que huit existant par eux-mêmes ou par leurs descendants.
Il décéda à Saint-Pons le 14 mars 1779 à l’âge très avancé de 98 ans – bel espoir de longévité pour ses descendants !

Son petit-fils Thomas-François de Treil de Pardailhan l’évoque ainsi dans son poème "Mes derniers adieux à ma famille en partant pour Paris" :
« verrai-je le bon patriarche, qui sous vingt lustres accablés, à son bras souvent attelé, j’admirais encore la démarche » (cahier de poésies par Pardailhan, ancien mousquetaire).

L'ENRICHISSEMENT

Sa charge de fermier général du chapitre de Saint-Pons et receveur de ses dîmes l’a sans doute amené à résider dans cette ville capitale, où on le retrouve en 1727, au mariage de sa fille Marie-Anne avec Mathieu Pradier de Clermont-l'Hérault.

Joseph Treil

En tant que bourgeois, il tire ses revenus de ses terres, mais plus vraisemblablement de placements d’argent, et de sa charge de fermier du chapitre (dans un acte de 1737 il est qualifié de banquier).

L'ANOBLISSEMENT

Fortuné, il l’est certainement, car il achète pour son fils Joseph le chanoine divers bénéfice et pour son fils François, en 1750 la charge de Conseiller-Secrétaire du Roy, Maison et Couronne de France, en la Chancellerie près la Souveraine Cour des Comptes Aides et Finances de Montpellier. Il la reprend pour son compte en 1756 et la conservera jusqu’à sa mort, acquérant, s’il en était nécessaire la qualité de noble pour lui et ses descendants.

Treil de Pardailhan

Le droit à la noblesse par l’acquisition d’une charge a subi de nombreuses fluctuations entre le 16ème et le 18ème siècles. En 1750 ce sont les déclarations de 1669 et de 1672 qui s’appliquent selon lesquelles la noblesse est acquise au titulaire de la charge et à sa descendance, après 20 ans d’exercice ou s’il meurt en pleine exercice de sa charge, ce qui fut le cas de Joseph de Treil (voir le jugement rendu le 17 juin 1870 par le Tribunal de la Seine, procès en usurpation du nom de Pardaillan, archives de la famille de Treil de Pardailhan).

L'ACHAT DES TERRES

C’est en 1751 que Joseph de Treil achète pour son fils François le château et la seigneurie de Pardailhan avec tous ses droits de dignité à François Joseph de Portes. Ce domaine très étendu a souvent été appelé baronnie et l’on donnait le titre de baron à son propriétaire […]
Par ailleurs, Joseph de Treil avait acheté à la famille d’Ouvrier le 8 mars 1763 les terres et seigneuries de La Caunette et d’Aigne dans le Minervois […].
Quatre ans plus tard il en fait la donation à son fils François […].

Château de La Caunette
Château de La Caunette

Pour La Caunette, François de Treil de Pardailhan sera reçu le 22 juin 1768 en la Cour des aides à Montpellier «à prêter hommage serment de fidélité qu’il doit au roi à cause de la baronnie de La Caunette et seigneurie d’Aigne, consistant en la totalité de la justice haute moyenne et basse … ».

LA DESCENDANCE

Six des enfants de Joseph de Treil se sont mariés et ont eu une descendance [ voir la descendance de Joseph Treil].
Certaines de ces branches se sont éteintes rapidement, alors que d’autres enfants sont les têtes de lignées que l’ont peut suivre jusqu'à nos jours. Citons par exemple la descendance d’Agathe de Treil, épouse de Jean-Pierre Delecouls, de Monique de Treil épouse de Jean-Marie Amblard et celle d’ Alexandre Vincent de Paul de Treil de Pardailhan, second fils du baron François de Treil de Pardailhan, branche qui perpétue le nom encore de nos jours.

Par Gilberte Hagen

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