Saint-Pons-de-Thomières et le Pays Saint-Ponais
Histoire et patrimoine de l'ouest du département de l'Hérault

Le baron François de Treil de Pardailhan
(1715-1805)

à Olargues en 1715, François Treil fait des études de droit à l'université de Toulouse, où il obtient le grade de bachelier en droit le 10 avril 1737, puis la licence en droit, le 4 juillet 1738.
Emancipé par son père en 1742, devenu avocat, il achète en 1750 l'office «conseiller secrétaire du roi en la chancellerie près la cour des aides de Montpellier» dont il est pourvu par lettres patentes du 21 août 1750 (office accordant la anoblissant au premier degré).

Quelques semaines plus tard il prend possession de la Terre de Pardailhan et s'intitule dès lors baron de Pardailhan.< Le contrat notarié d’achat de la terre, seigneurie et château de Pardailhan est signé le 7 mai 1751, à Toulouse, par «noble François de Treil, écuyer, conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France en la chancellerie près la cour des aides de Montpellier, dûment émancipé par M. Joseph Troeil son père, suivant l’acte du 9 décembre 1742 ».

Son ascension sociale est confirmée par son mariage à Paris le 29 juillet 1752 avec Jeanne Ragon, fille de «messire Thomas Ragon, ancien président des Trésoriers de France, et de dame Louise Catherine Legendre de Villemorien ». Jeanne Ragon est l’héritière d’une famille de financiers, apparentée aux richissimes fermiers généraux Legendre de Villemorien et de Luçay (futurs propriétaires du château de Valençay).

Après un séjour de quelques années à Paris, le baron François de Treil de Pardailhan rentre en Languedoc.

En 1756, il cède son office de conseiller secrétaire du roi à son père Joseph de Treil; ce dernier le conserve plus de vingt ans et décède en exercice, ce qui rend définitive l'acquisition de la noblesse.

En 1764, son fils aîné Thomas-François est reçu dans les gendarmes de la garde du roi à Versailles (mais ne commence son service qu’en 1768), premier des Treil de Pardailhan à entrer dans la «Maison du Roi ». Le fils cadet Alexandre entre plus tard dans les gardes du corps du roi; le dernier fils Magloire destiné à la vie ecclésiastique, devient chanoine du chapitre de Saint-Pons.

En 1767, le baron François de Treil de Pardailhan devient seigneur de La Caunette et Aigne et se trouve à la tête d’un domaine foncier et seigneurial considérable.
L'ascension sociale de François de Treil dure à peine vingt ans et le place parmi les hommes les plus influents du diocèse de Saint-Pons .

En 1789, le baron de Treil de Pardailhan est inflexible face aux premiers événements de la Révolution: il réclame en vain en 1791 à «ses vassaux de la commune de Pardailhan » le paiement des droits seigneuriaux.
A La Caunette il déclenche un véritable émeute en faisant intervenir la gendarmerie : « on ne les a pas plus tôt aperçus qu’il y eut un soulèvement extraordinaire dans le lieu. La majeure partie des habitants hommes, femmes et enfants s’attaquaient et allaient fondre sur le seigneur et ses assistants pour les assommer ; ils furent obligés de mettre les armes à la main pour en imposer aux mutins ».
En 1794, il est emprisonné comme père d’émigré à la prison des Récollets de Saint-Pons.

Affaires contentieuses concernant le citoyen Treil
Affaires contentieuses concernant le citoyen Treil

Ses biens sont mis sous séquestre plusieurs années ; cette situation, qui s'ajoute à de mauvaises affaires en 1788-89, met le citoyen Treil dans un état financier difficile.
Il est exproprié en 1801 par sa propre fille Monique veuve de Planque.
Le vieux baron de Pardailhan meurt ruiné à Saint-Pons le 3 vendémiaire an 14 (25 septembre 1805).

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