Jacques Alexandre Gautier de Vinfrais est
né en 1717 à Saint-Léger, dans une
famille qui compte plusieurs officiers des chasses royales et de
la maréchaussée.
A 32 ans, il débute lui-même une carrière dans la maréchaussée de l'Ile
de France. Pendant près
de quarante ans, il commande
la brigade de Villejuif, succédant à son frère, décédé, et qui avait occupé
les mêmes fonctions pendant plus de vingt ans. Il est d'abord
en 1749 Exempt, puis en 1751, Lieutenant.
En 1784, à la fin de sa carrière, il est Premier Lieutenant de la Maréchaussée de
l'Ile de France toujours en poste à Villejuif.
La maréchaussée au milieu du XVIIIème siècle
|
Jacques Alexandre Gautier de Vinfrais a épousé en 1756
Hyppolite Filleul, d'une
famille de serviteurs de la Cour, protégée par la marquise de Pompadour, favorite du roi.
Le roi Louis XV et la marquise de Pompadour sont d'ailleurs le parrain et la marraine
de leur premier enfant Louis Jean Toussaint, né en 1756 et décédé en bas-âge.
La marquise de Pompadour est ensuite la marraine de leur fille Charlotte née en 1758
à
Villejuif (future baronne de Pardailhan). En 1760, nait également
à Villejuif un garçon
prénommé Louis.
Mariage de Jacques Alexandre Gautier de Vinfrais
Vers 1762, Jacques Gautier de Vinfrais fait bâtir à Villejuif un hôtel particulier, dénommé aujourd'hui
Hôtel de la Capitainerie des Chasses"
(87, 89, 91 rue Jean-Jaurès à Villejuif, inscrit à l'inventaire des monuments historiques). La famille demeure à
Villejuif, dans cette résidence,
jusqu'en 1795.
Hôtel de la capitainerie des chasses à Villejuif (reconstitution)
Jacques a obtenu, à la suite de son frère , l'office d' Inspecteur général des chasses de la Varenne du Louvre, qui assure le
contrôle des très vastes chasses du roi au sud de Paris. Il
cotoît dans cette fonction l'écrivain Beaumarchais.
En 1765, il achète au domaine royal les seigneuries de Villeneuve-le-Roi et Ablon, au sud de Villejuif.
Louis XV conserve dans ces deux seigneuries une réserve de chasse et une faisanderie, qui couvrent
près de 150 hectares.
Le gibier de la chasse du roi provoque de nombreux dégats dans ces terres, ce que
ne peut que constater le seigneur Vinfrais, par ailleurs "Inspecteur des
Chasses" !
Villeneuve-Le-Roi et Ablon, deux villages dans la campagne au 18ème siècle
Jacques a également acheté en 1776 la charge de "conseiller-secrétaire en la chancellerie près le Parlement
Compte Aydes et Finances de Pau" qui confère la noblesse au premier degré.
Enfin, à partir de 1771, Vinfrais occupe la charge de Porte-Arquebuse dans la
Maison du Comte de Provence
devenue Maison de Monsieur, Frère du Roi.
Il y fait la connaissance en 1782, de son futur gendre
le baron Thomas-François de Treil de Pardailhan, Enseigne des gardes suisses de Monsieur.
Le mariage est décidé en avril 1782 et célébré en l'église Saint-Cyr de Villejuif
le 16 juillet. La dot est relativement importante, cent mille livres, garantie sur la seigneurie d'Ablon.
A partir de 1787, Jacques Alexandre Gautier de Vinfrais éprouve probablement des difficultés financières et doit vendre
une quinzaine d'hectares et quelques maisons à Ablon, Orly, Villeneuve, peut-être pour régler en partie la dot de sa fille
Charlotte.
En 1790, il cède l'ancienne seigneurie d'Ablon (l'ancien château féodal ruîné et une trentaine d'hectares de terres) pour
50.000 livres à Guillaume de Saint-Arnoult.
Durant l'été 1789, lors du mouvement de la "grande peur" qui suit les premiers évenements révolutionnaires, il arme la milice
de Villejuif. Début août, Vinfrais est menacé par des émeutiers.
Son gendre le baron Thomas-François de Treil de Pardailhan, qui vit à Villejuif, prend partie en faveur de la Révolution
(Electeur du canton de Villejuif en 1790,1791; Administrateur du Département de Paris; Député de Paris en 1791-92).
En 1794, pendant la Terreur, Jacques Gautier de Vinfrais est emprisonné à Saint-Lazare, comme "ci-devant noble"
avec son gendre Treil-Pardailhan.
Vue du château d'Autricourt, en Bourgogne, vers 1840
A sa sortie de prison, il décide de se défaire de son domaine de Villeneuve-le-Roi,
qu'il achève de vendre durant l'été 1795 (vente de la ferme seigneuriale).
Il a alors acheté le château et domaine
d'Autricourt en Bourgogne, où il
décède le 19 février 1809,
à l'âge respectable de 91 ans.
|