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La restauration du culte catholique dans le Saint-Ponais
La restauration du culte catholique romain au lendemain du Concordat de 1801 se réalise très difficilement dans l’ancien diocèse de Saint-Pons. L’Eglise constitutionnelle, fondée en 1791 à la suite de la Constitution civile du clergé est très fortement implantée et populaire . Dès le début de la Révolution l’évêque de Saint-Pons
Mgr de Bruyères-Chalabre s’enfuit à Londres ; La très grande majorité du clergé de l’ancien diocèse de Saint-Pons se prononce
en 1791 pour la Constitution civile du clergé et prête serment. A la suite du Concordat de 1801, le nouveau diocèse de Montpellier est crée, qui s’étend sur l’ensemble du département ; Mgr Rollet, le premier évêque concordataire s’appuie sur l’abbé Treil de Pardailhan, nommé vicaire épiscopal pour réorganiser l’Eglise dans le Saint-Ponais. | |||
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Agé de 88 ans, l’abbé de Pardailhan mène sa mission avec beaucoup de rigueur imposant aux prêtres constitutionnels «une sincère pénitence » et une «rétraction publique ». Il est aidé par Paul Massip, curé de Saint-Chinian, ancien prêtre jureur et Alexandre Guiraud curé de Saint-Pons (voir leur correspondance). Fort calme sous le Directoire, la région de Saint-Pons connaît une forte agitation lorsque les autorités civiles et militaires imposent aux populations des prêtres en union avec le nouvel évêque concordataire. La force publique doit être déployé pour protéger les nouveaux curés, la population réclame le maintien des prêtres patriotes. Comme l’écrit G. Cholvy «ces conflits doctrinaux, source perpétuelle de troubles, ont eu d’inévitables et profondes répercussions dans la vie religieuse des paroisses. Une fraction importante de la population masculine de l’arrondissement de Saint-Pons verse dans un anticléricalisme tenace qui n’exclue pas évidemment la fidélité à certains rites religieux (…) Les régions de Saint-Pons, d’Olargues, de Saint-Chinian, et d’Olonzac ont forgé leur tempérament politique et religieux au tout début du 19ème siècle ». |