"La famille de Villeneuve, vers le milieu du 18ème siècle, comptait parmi les
anciennes familles demeurées en arrière
en fait d'élégante civilisation.
Le chef de la branche du Crozillat, destinée à devenir la branche principale, ne sortait jamais de son castel du
quatorzième siècle, où huit enfants étaient nés.
Le mouvement comme une vague, avait cependant poussé les enfants sur d'autres bords, et chacun, plus ou moins, avait
tâté de l'éducation des collèges voisins.(...) |
Le castel du Crozillat |
Les classes terminées avant le temps, selon la coutume d'alors, les quatre garçons prirent leur vol. Les deux plus jeunes
entrèrent l'un dans l'armée, l'autre dans l'état ecclésiastique. (Je les ai connus sous les noms du "Vicomte" et
de "l'Abbé").
L'aîné [Guillaume-Maurice de Villeneuve], après avoir servi, lui aussi, se hâta de retourner au Crozillat, où il
succéda aux biens et honneurs
seigneuriaux de son père, où il se maria successivement avec deux femmes riches qui se trouvaient à portée; puis
il se renferma dans son château comme ses ancêtres [Il épouse en deuxième noces, Marie-Apollonie
de Cabrol de Rieumajou].
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Le second (mon grand-père) [Jean-Joseph-Marie, dit le marquis de Villeneuve (
1734-1804)], adopté par sa grand-mère maternelle vécut dès son
enfance hors de ce milieu. Ses manières, son esprit le placèrent naturellement dans un monde distingué, soit à son
régiment, soit partout ailleurs (...).
A cette époque et avec les exigences nouvelles, on s'était mis à contracter des unions où l'argent remplaçait
les quartiers de noblesse.De son côté, la bourgeoisie se trouvait flattée de se hausser sur ses écus pour atteindre,
par les alliances, au degré social qu'elle commençait à regarder d'un oeil d'envie.(...)
Il y avait, dans la petite ville de Saint-Pons, une riche héritière
[Rose Amblard, fille du manufacturier Jean-Marie Amblard;
elle épouse en 1766 le cadet Jean de Villeneuve].
La famille de Villeneuve doit sa restauration à cette femme, si noble de coeur [et à la fortune de son père].
C'est elle qui stimula l'orgueil permis d'une famille qui s'était laissé envahir peu à peu par l'obscurité d'une trop
humble existence." d'après Léontine de Villeneuve dite "l'Occitanienne"
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