Saint-Pons-de-Thomières et le Pays Saint-Ponais
Histoire et patrimoine de l'ouest du département de l'Hérault

Famille de Saix de Campan
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" D'azur à 2 fasces d'or,
accompagné de 6 étoiles de même posées 3, 2, 1"

La famille de Saix est issue de la bourgeoisie de Carcassonne, agrégée à la noblesse au 16ème siècle après l'achat du château et du fief de Paulignan dans le Minervois, puis convertie au protestantisme. En 1636, Guillaume de Saix de Paulignan épouse Marquise de Citon héritière du château de Campan, à Anglès (alors au diocèse de Saint-Pons), fille de Jean Philippe de Citon. Marquise est veuve en 1650, et l'un de ses fils Jean de Saix de Campan hérite du domaine de Campan, dont il prend le nom.

Compoix d'Anglès :
Compoix d'Anglès : "Noble Jean de Saix, sr de Campan"

La famille de Citon semble connue à Anglès depuis le 16ème siècle, probablement à l'origine de la transformation de la maison forte de Campan, qu'elle possède depuis une date indéterminée. La généalogie de cette famille reste incomplète. Les Citon de Campan se sont convertis au protestantisme, une branche cadette s'installe à Lacabarède alliée aux familles de gentilhommes verriers de Robert et de Riols, tandis que les Citon restés (ou redevenus) catholiques se fixent au domaine d'Espine.
Les héritiers de "Guillaumes Dissiton" apparaîssent comme propriétaires de biens sur le compoix de 1592 de Labastide, sans qualificatif nobiliaire et sans référence au domaine de Campan. C'est peut-être le même Guillaume de Citon qui teste en 1583, et qui pourrait être le père de Jean Philippe de Citon de Campan. Ce dernier est probablement à l'origine d'importants travaux au château de Campan au 17ème siècle, qui conserve toutefois son aspect militaire. En 1641, associé avec son frère prénommé Marquis, Jean Philippe de Citon acquiert une partie des droits seigneuriaux d'Anglès situés dans le territoire de Campan et d'Espine. Les consuls d'Anglès, qui ont acheté en 1640 auprès du domaine royal la seigneurie d'Anglès à titre d'engagement, font subrogation d'une part de ses droits seigneuriaux aux frères de Citon. Il faut noter que le château de Campan, sans fief, n'était pas considéré commun un bien noble.

Le château de Campan, vers 1950, avant les modifications
Le château de Campan, vers 1950, avant les modifications

Après le décès de son père puis de son mari en 1650, Marquise de Citon veuve de Saix gère le domaine de Compan jusqu'en 1670 , comme le montrent plusieurs actes notariés passés au château de Campan. Son fils Jean de Saix de Campan hérite de la propriété familiale et épouse en 1671 Jeanne du Poncet, fille de Louis receveur des tailles à Castres. Des linteaux de bâtiments portent les dates de 1666 et 1671 témoignent des aménagements alors réalisés. En 1686, lors de la confection du compoix d'Anglès, le château est décrit comme "partie imparfait", ce qui indique que les travaux ne sont pas terminés, en revanche la surface indiquée de "septante neuf cannes" correspond à l'emprise au sol du bâtiment actuel.

Jean de Saix de Campan

Avec la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV en 1685, les temps deviennent difficiles pour les protestants, même si l'évêque de Saint-Pons Mgr de Montgaillard s'oppose aux conversions forcées. Les temples d'Anglès et de Labastide sont détruits, Jean de Saix de Campan fait partie des protestants de Labastide contraints de déclarer les titres du consistoire, dont les biens sont confisqués. Des compagnies de dragons stationnent sur le territoire d'Anglès. Pour pouvoir rester en France, les protestants doivent renoncer à leur religion, ce que fait Jean de Saix, ainsi que sa mère Marquise de Citon (abjuration de "marquise dissitoun, dame de paulignan" le 30 mars 1686). Sa soeur Marquise de Saix avec son époux Etienne Bonnafous, pasteur à Saint-Amans, doivent s'exiler à Amsterdam, contraints de laisser en France leur fille Marquise et leur fils Jean. Certains membres de sa belle-famille choisissent aussi de quitter la France, notamment ses beaux-frères Jean du Poncet (exilé à Utrecht) et Louis du Poncet (réfugié en Irlande et devenu officier d'un régiment d'infanterie irlandaise), sa belle-soeur Marguerite mariée à Jacques de Portes (qui formeront la branche suisse des comtes de Portes)

Jean de Saix de Campan reste secrètement protestant. Sa fille aînée Marquise épouse par contrat du 2 janvier 1694 au château de Campan son cousin germain Jean Gaston de Saix, fils de Philippe seigneur de Paulignan. Sa fille cadette Marguerite se marie en 1703 à André de Bedos, d'un famille réformée de Puylaurens. Leur fils Jean Gaston de Bedos de Campan épouse en 1748 Marie Louise Elisabeth Poyen d'une famille de planteurs esclavagistes de Guadeloupe. Par son contrat de mariage du 24 juin 1748, Jean Gaston de Bedos reçoit la jouissance "de la seigneurie de Campan" dont bénéficiait son père depuis son veuvage. Sa petite-fille Lucie-Alexandrine Dominique de Bedos de Campan, après être devenue veuve en 1818 de Jean-Eloy Fortuné de Peytes de Montcabrier vend le domaine de Campan.

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