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Henri de Treil de Pardailhan est né le 13 mai 1832, à Paris, fils de François
et Julie Henriette Roze.
Son père François (1801
-1853)
, fils
d'Alexandre, sous-préfet de
Saint-Pons, est l'héritier de la
branche cadette des
Treil de Pardailhan, et notamment du
domaine de La Caunette; François a vainement tenté sous la
Restauration de succéder à son père, comme sous-préfet, puis
il a été
employé au ministère de la guerre.
Château de La Caunette
Henri de Treil de Pardailhan a passé son enfance à La Caunette, d'abord élevé par sa
grand-mère Marie-Barbe, née Gross, d'origine allemande, qui porte le titre (de "courtoisie") de comtesse
de Pardailhan. Dès 1838, son père François se
remarie avec
Louise-Thérèse Bourguignon de Saint-Martin, dont il aura trois
enfants; la famille réside à La Caunette. En 1854, un an après le décès de son père François, il démissionne de l'armée. Ses demi-frère et demi-soeurs ont renoncé à l'héritage paternel, chargé de dettes; il est le seul héritier de son père, et il faut supposer qu'il cherche durant ses années à gérer ce patrimoine (en 1855, il réside à La Caunette). En 1857 et 1858, il vend ce qu'il reste du domaine de La Caunette. En 1860, il s'engage comme simple soldat dans le 1er régiment de tirailleurs algériens. Après avoir passé un mois en Algérie, il est envoyé au Sénégal. Quatre mois plus tard, il devient tirailleur sénégalais. Officier et tirailleurs sénégalais
Il ne reste simple tirailleur que pendant 10 jours et gravit très rapidement les grades de sous-officier. En 1862, il est sergent-major au bataillon de tirailleurs sénégalais, en détachement au Gabon . Il retrouve à Libreville le missionnaire Jean-Rémi Bessieux, originaire de Vélieux et ancien curé de Minerve, villages voisins de La Caunette.
En 1863, il est nommé
sous-lieutenant au 3e régiment d'infanterie de marine, au Sénégal,
puis au bataillon de tirailleurs sénégalais, et en 1866
lieutenant de la 4ème compagnie de tirailleurs. En 1867, il est versé à l'état-major des tirailleurs sénégalais, d'abord comme
lieutenant puis en 1869, comme capitaine.
Plage de Karabane
Le lieutenant de Treil de Pardailhan est d'abord envoyé à Karabane
, sur une île, à l'embouchure du fleuve Casamance, position stratégique. Ce poste n'est
occupé que par une dizaine de personnes : le commandant, un caporal, 2 tirailleurs, un commis et un
préposé aux douanes, un interprète, et 4 canotiers. L'état sanitaire des hommes est catastrophique, souffrant
de paludisme et de troubles intestinaux. Les commandants de cercle se succèdent tous les six mois ! Fort Pinet Laprade
La Casamance connaît alors des périodes de troubles, et les colonisateurs contrôlent mal le pays. La gestion au quotidien est toujours difficile, comme l'écrit
Henri de Pardailhan : Campement en brousse de tirailleurs sénégalais Le 5 avril 1869, après un séjour en France, Pardailhan est nommé
"directeur des affaires politiques" de la colonie, à Saint-Louis-du-Sénégal.
En juillet 1869, il participe à l'expédition
contre Lat Dior, souverain du royaume de Cayor, opposant à la colonisation, et considéré de nos jours comme
un héros national sénégalais. Les Français sont sévèrement battus le 3 juillet 1869, à la bataille de Mekhé, où
le lieutenant de Pardailhan est à la tête de "volontaires indigènes de Saint-Louis", sous les ordres du fantasque
capitaine Audibert, tué lors des combats. Un mois plus tard, Henri de Pardailhan est fait capitaine. La guerre de 1870 provoque son retour en France, après plus de 10 années en Afrique : le 16 novembre 1870, alors qu'il se trouve encore au Sénégal il est nommé capitaine au 3ème régiment d'infanterie de marine, régiment colonial qui se bat pour la première fois sur le sol français. L'Empereur Napoléon III a abdiqué, et l'armée prussienne occupe une partie du territoire.
A son arrivée en France, le 19 janvier 1871, Henri de Treil de Pardailhan passe au 71ème régiment
d'infanterie à Cherbourg. L'armistice est signé le 28 janvier 1871, par le gouvernement provisoire,
sans qu'il n'ait jamais combattu.
Tour du château de Bellefontaine - quartier du Mirail, à Toulouse Le 7 août 1872, Henri de Treil de Pardailhan épouse Cécilia de Mercy-Argenteau, issue de la famille de l'ambassadeur d'Autriche à la cour de France, sous Louis XVI. Les Mercy-Argenteau sont installés depuis quelques années à Toulouse au château de Bellefontaine (actuel quartier du Mirail). L'oncle d'Henri, Armand de Treil de Pardailhan, colonel de gendarmerie à Toulouse, et sa belle-mère Louise, née Bourguignon de Saint-Martin, font partie de la bonne société toulousaine et ont facilité ce mariage. De cette union est issue une première fille, Berthe-Julie-Armandine-Cécile-Marie, née le 6 mars 1873, décédée en bas-âge, puis un garçon François (1874 -1952) , qui prendra le titre de comte de Pardailhan (marié à Alice Back de Surany), et enfin une fille également prénommée Berthe, née en 1879 (épouse Carles).
Henri de Pardailhan mène, en métropole
une carrière classique d'officier d'infanterie, mais doit attendre plus de 8 ans
une promotion.
Il est nommé chef de bataillon au 57ème régiment
d'infanterie, puis passe en 1881 au 57ème régiment. Son dossier militaire mentionne un
"officier supérieur intelligent, ayant de la pratique, assez d'instruction, et servant avec zèle - est
capable de
bien commander son bataillon en toutes circonstances et a du coup d'oeil sur le terrain - pourrait
faire un lieutenant-colonel, mais son âge semble devoir limiter ses avancés à son grade actuel."
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