Saint-Pons-de-Thomières et le Pays Saint-Ponais
Histoire et patrimoine de l'ouest du département de l'Hérault

Mgr Sicard de Brugayroux
évêque de Couserans à Saint-Lizier

Sicard de Brugairoux est vraisemblablement né à Saint-Pons-de-Thomières vers 1340. Il appartient à une famille de la petite noblesse saint-ponaise qui a possédé fief et coseigneurie à Pardailhan entre 1388 et 1671.
Destiné à une carrière religieuse, il obtient avant 1362 le grade de bachelier en droit canon, probablement à l'Université de Toulouse.

université médiévale
Leçon à l'université

Le 28 novembre 1362, alors qu'il est simple clerc, le pape Urbain V lui accorde un bénéfice ecclésiastique au diocèse de Saint-Pons, sous l'épiscopat de Mgr Jean de Rochechouart. Le 28 mai 1366 il obtient la licence en droit à l'Université de Toulouse. En 1371, alors qu'il est prêtre au diocèse de Saint-Pons, il est désigné par le pape Grégoire XI vicaire de l'évêché de Carcassonne, dont le siège est vacant, après le décès de l'évêque Mgr Hugues de La Jugie.

tympan de la cathedrale de Saint-Pons
Tympan de la cathédrale de Saint-Pons

En 1378, éclate le Grand Schisme d'Occident, qui voit s'opposer deux papes: Clément VII, élu en Avignon, reconnu par la France et Urbain VI élu à Rome. C'est à cette époque que Sicard de Brugayroux est nommé par le pape Clément VII conseiller de la Chambre Apostolique, institution chargée en Avignon, du contrôle des finances de la papauté. Il semble avoir assuré la fonction de collecteur de la Chambre Apostolique, entre 1382 et 1385 pour la province de Toulouse et Auch, et il alors est titré nonce, par bulle papale. Entre 1386 et 1398, il est nommé collecteur pour la province de Narbonne, comprenant le diocèse de Saint-Pons, dont il est originaire.
En tant que collecteur de la Chambre Apostolique, il est chargé de la perception l'impôt papal sur les biens et revenus ecclésiastiques sur un large territoire, secondé par des sous-collecteurs, qu'il choisit. Sa fonction nécessite de nombreuses tournées dans sa collecterie, dont il doit connaître parfaitement l'organisation religieuse, ainsi que des voyages réguliers à Avignon, siège de la papauté.

palais des papes
Palais des papes d'Avignon, siège de la papauté

Durant ces années, tout en étant collecteur, Sicard de Brugayroux occupe d'autres fonctions ecclésiastiques, qu'il cumule parfois.
En 1381, il est élu doyen du chapitre de la collégiale Saint-Etienne de Montauban, fonction qu'il conserve jusqu'en 1399. Cette singulière dignité le place à la tête du chapître, auquel pourtant il n'appartient pas. Il réforme le chapitre , notamment par la rédaction en 1396 d'ordonnances capitulaires, réglementant la vie de la communauté et le service religieux.
En 1382, il est nommé recteur paroissial de l'église Saint-Hippolyte, au diocèse de Nîmes. En 1382, il est désigné par le pape Clément VII, comme vicaire de l'évêché de Viviers, dont le siège reste vacant pendant deux mois, afin d'administrer le diocèse durant cette courte période.
En 1383, il est élu régulièrement évêque de Lavaur par le chapître, mais cette élection n'est pas confirmé par le pape qui impose son favori Gille Bellemaire, par bulle papale.
Vers 1385, il accroit ses compétences juridiques passant de simple licencié à docteur en decrets.
Enfin vers 1392 il devient chanoine de la cathédrale de Narbonne. En 1402, il est désigné comme vicaire général de Mgr François de Conzié archevêque de Narbonne; ce dernier est par ailleurs camérier, à la tête de la Chambre Apostolique.
A cette époque, vers 1400, Sicard de Brugairoux accède à la fonction de clerc de la Chambre Apostolique, chargé à Avignon, directement sous les ordres du camérier, de contrôler les comptes et finances de la papauté, et notamment l'activité des collecteurs. Ainsi en Avignon, Brugayroux est l'un des collaborateurs de Mgr Conzié le camérier, qu'il seconde comme vicaire général à l'archevêché de Narbonne.

cloitre narbonne
Cloitre de la cathédrale de Narbonne

Malgré ces importantes responsabilités dans l'administration pontificale, il ne délaisse d'ailleurs pas sa fonction de chanoine et ainsi, en 1404, il est chargé de pourvoir pour le chapitre de Narbonne à la collation de la prébende théologiale, alors vaccante.

Le 20 novembre 1405, Sicard de Brugairoux est nommé évêque de Saint-Lizier par Benoit XIII. Malgré ses fonctions épiscopale en Couserans, il est désigné par le pape comme l"un de ses commissaires chargé d'enquêter et procéder contre les usuriers de la région avignonaise.
En novembre 1407, son temporel est saisi sur ordre du duc Jean de Berry, comme soutien de Benoit XIII.
Contrairement à son confrère Mgr Pierre Ravot, évêque de Saint-Pons, Mgr de Brugayroux s'éloigne peu à peu de Benoit XIII, pape d'Avignon. En 1408, il ne se présente pas à sa convocation à l'assemblée des prélats de Gascogne. Il est en revanche présent à l'assemblée du clergé de France à Paris en octobre de la même année, qui s'oppose à l'autorité du pape d'Avignon.

Notes sur Mgr de Burgairol (Brugairoux)
Notes sur Mgr de Burgairol (Brugairoux)

En 1409, il se fait représenter par André, abbé de Gaillac lors du concile de Pise réuni pour faire cesser le Grand Schisme d'Occident. Le concile échoue à réconcilier l'Eglise, en déposant les deux papes rivaux Benoit XIII et Grégoire XII, pour élire un nouveau pontife Alexandre V qui ne sera finalement pas reconnu universellement.

Tombeau de Mgr de Brugayroux
Enfeu gothique de Notre-Dame-de-La-Sède - emplacement du tombeau de Mgr de Brugayroux

Mgr Sicard de Brugairoux est décédé à Saint-Lizier le 19 juillet 1412. Son tombeau aurait été installé dans un enfeu, toujours visible, du cloitre de la cathédrale Notre-Dame-de-La-Sède.

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