Henri II de Montmorency (1595-1632) est le dernier duc de cette puissante famille de la haute noblesse.
En 1614, il hérite, à l'âge de 19 ans, à la mort de son père Henri Ier de Montmorency, du titre de duc,
d'un immense domaine foncier
et seigneurial
et de la charge de gouverneur du Languedoc.
Dès 1621, Henri II de Montmorency se trouve confronté aux conflits qui éclatent
avec les protestants, et qui touchent notamment son gouvernement du Languedoc.
Louis XIII a remis en cause l'équilibre politique et religieux obtenu par l'Edit de Nantes, signé
en 1598 par Henri IV, et
qui reconnaissait la liberté religieuse aux protestants, et leur accordait certaines places fortes, et une
certaine autonomie politique.
Les protestants se soulèvent, ce qui déclenche une guerre civile de 1621 à 1629,
limitée aux provinces
de Saintonge, de Guyenne et de Languedoc, parfois surnommé
guerres de Rohan (le duc de Rohan commandant les protestants) .
Henri II de Montmorency sert fidèlement le roi, parfois à ses côtés,
et contribue à la lutte contre les huguenots en Languedoc, notamment lors des sièges
de Montauban (1621),
de Montpellier (1622). Le Pays Castrais, en partie protestant est touché par cette
guerre et quelques combats atteignent même le
Saint-Ponais
en 1625.
Après la réddition de La Rochelle en 1628, la défaite à Privas dans les Cévennes en 1629, les
protestants doivent accepter les conditions du roi.
Louis XIII accorde
l'édit de grâce d'Alès en juin 1629 qui pardonne la révolte, maintient
les libertés religieuses prévues par l'édit de Nantes, mais ordonne la destruction
de toutes les fortifications adverses, et interdit les assemblées politiques huguenotes.
Quelques mois plus tard, en 1630, le duc de Montmorency est nommé Maréchal de France, après
s'être à nouveau brillamment illustré lors de la Campagne de Savoie et du Piémont.
Toutefois, la fidélité du duc de Montmorency est mise à l'épreuve en Languedoc, où Richelieu tente
de réduire le rôle des institutions locales, afin de renforcer le pouvoir royal et mieux percevoir les impôts.
Le sentiment d'être trahi par le roi, le manque de reconnaissance de ces services militaires,
la présence d'agents de Richelieu en
Languedoc, font basculer le duc de Montmorency, en 1632,
dans le camp de la rebellion , animée par Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII et
Marie de Médicis leur mère, perpétuels conspirateurs.
Les Etats du Languedoc, qui constituent l'assemblée provinciale représentant la
noblesse, le clergé et le Tiers-Etat, sont sous le contrôle de Montmorency, et entrent en
dissidence contre le roi, le 22 juillet 1632.
C'est à cette époque que l'armée de Gaston d'Orléans pénètrent
en Languedoc, et rejoint à Lunel les troupes du duc de Montmorency.
La rébellion ne contrôle qu'une partie de la province.
Quelques grandes villes suivent le mouvement comme
Béziers, Albi, Alès. Beaucoup restent fidèles au roi, ou adoptent une attitude attentiste. Ainsi, à
Saint-Pons-de-Thomières,
chef-lieu de diocèse, l'évêque cherche
à gagner du
temps, sans s'opposer au duc.
Une partie de la noblesse soutient Montmorency, comme le comte de Rieux,
dans le Minervois.
Le rapport de force militaire est immédiatement défavorable. Les troupes coalisées du duc de Montmorency
et de Gaston d'Orléans sont anéanties par l' armée du roi lors de
la bataille de Castelnaudary, le 1er septembre 1632. Tandis que Gaston d'Orléans prend la fuite,
Henri de Montmorency est capturé, jugé, condamné à
mort et exécuté le 30 octobre, dans la cour du Capitole de Toulouse.