"La vie monastique de Saint-Chinian au 14ème siècle est profondément marquée par l'abbatiat de Pierre Boyer
(Petrus Boherii).
Né à La Redorte (diocèse de Carcassonne) le Dictionnaire de Spiritualité (tome 1, col 111) le dit moine d'Aniane dès 1335, puis abbé de Saint-Chinian. Il paraît plus
probable qu'il fut d'abord moine de Saint-Chinian (à l'époque, n'oublions pas Sanctum Anianum, d'où confusion possible avec Aniane) vers 1335.
Il fut élu abbé en 1350. On connaît l'étendue de son savoir juridique, acquis sous la direction de l'abbé Jean, de Joncels, et qu'il manifesta d'abord par sa coprésidence du
Chapitre général des abbés des provinces d'Auch et de Narbonne. Il laisse plusieurs traités de droit ecclésiastique et de commentaires de la Règle.
Miniature d'un manuscrit de Pierre Boyer
Urbain V, élu pape en 1362, le nomme en 1364 éveque d'Orvieto et vicaire pour la ville de Rome, puis, revenant en Avignon en octobre 1367, le fait évêque de Vaison.
Déchu de l'épiscopat et excommunié par Urbain VI en 1378, il pressent la nécessité de réunir le Concile pour mettre fin au grand schisme d'Occident.
Monastère de Subiaco (Italie)
Réconcilié avec Urbain VI, il se retira dans l'abbaye de Subiaco (là même où mourut Saint-Benoît) et fonda dans ses environs un monastère dédié à Saint Jérôme.
C'est là qu'il mourut après une vie aventureuse, à une date ignorée, probablement avant octobre 1389. Cette immense carrière commencée à Saint-Chinian mérite d'être rappelée.
La charte consulaire de Saint-Chinian-de-la-Corne, par l'abbé Jacques Rouanet et M. Henri Barthés, dans le
Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers
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