En 1309, le roi Philippe Le Bel a conclu un accord d'échange de droits féodaux avec Amaury, vicomte de Narbonne, afin
de bâtir
un port à Leucate. Raymond de Durban, vassal du vicomte de Narbonne se voit offrir en échange de ses droits seigneuriaux à Leucate,
la terre d'Olonzac, jusque-là détenue par le
domaine royal. En 1321, alors que le projet de port est abandonné, la communauté des habitants d'Olonzac propose d'annuler cet échange et
de verser
3.000 livres tournoi, afin que la seigneurie soit à nouveau réunie à la Couronne. D'abord acceptée, cette transaction est finalement
annulée par le roi Charles IV le Bel en décembre 1323. Ainsi, la famille Durban conserve la terre d'Olonzac jusqu'en 1405.
Le château d'Olonzac était entre les mains de Raimond de Durban ancien coseigneur de Leucate. La communauté d'Olonzac voulait revenir sous la domination royale. [...]
Elle s'efforça de démontrer au roi que l'échange d'Olonzac contre Leucate avait été désavantageux pour la couronne.
Sur la plainte des consuls d'Olonzac, le sénéchal de Carcassonne, Hugues-Guiraud de Hélier, donna plein pouvoirs, le 1er juin 1321, à
Mes Raimond Foucaud et Arnaud Assalit, procureurs du roi en la sénéchaussée,
pour s'enquérir sur les dommages causés au roi par l'échange d'Olonzac contre Leucate.
Le 3 juin, sur la place publique, les consuls d'Olonzac et quelques habitants déclarèrent aux procureurs royaux que le roi avait été trop lésé
par
l'assignation qui avait été faite à Raimond de Durban du château d'Olonzac en échange de la partie qu'il possédait à Leucate. Ils leur
offrirent donc de
payer une somme de 2.000 livres au trésorier royal de Carcassonne pour que le château d'Olonzac revînt dans la main du roi et y restât à perpétuité.
Le 5 juin, les procureurs acceptèrent l'offre des 2.000 livres tournois et la communauté d'Olonzac approuva la conduite de ses consuls.
Le 7 mai 1322, les consuls d'Olonzac offrirent 1.000 livres de plus aux procureurs du roi. Le 1er mars 1323, le sénéchal de Carcassonne leur
délivra
quittance des 3.000 livres. Toutes ces opérations furant approuvées par le roi en juillet 1323 (AN JJ 61 f221, n°486).
Brusquement, Charles IV le Bel revint sur sa décision. Après avoir inspecté les lettres de son père relatives à l'échange d'Olonzac
contre Leucate,
le roi déclara, le 23 août 1323, qu'il voulait respecter la volonté paternelle et manda au senéchal de Carcassonne de restituer le château
d'Olonzac à
Raimond de Durban.
Le 1er septembre, Rostang Pairier, juge mage et lieutenant du sénéchal, transmit les ordres royaux à Raimond-Arnaud Roussel,
juge criminel et à Pierre
Augier, avocat du fisc en la sénéchaussée. Le 2 septembre, Raimond d'Auriac, procureur de Raimond de Durban, présenta au juge criminel
et à l'avocat
du fisc les lettres du juge mage. Raimond-Arnaud Roussel et Pierre Augier convoquèrent plusieurs habitants sur la place publique.
Le notaire donna
lecture du mandement royal. Sur la réquisition du procureur de Raimond de Durban, les commissaires royaux restituèrent le château d'Olonzac
à Raimond
par la remise symbolique d'un capuchon (capucci). Ils ordonnèrent à tous les habitants d'obéir à Raimond, et aux sergents, nonces et
consuls de ne
plus exercer leurs fonctions au nom du roi;
en signe d'entrée en possession, Raimond d'Auriac [le représentant de Raimond de Durban] nomma un baile et deux sergents, qui
jurèrent entre ses mains et sur les évangiles de
se montrer honnêtes et fidèles dans l'exercice de leurs fonctions. Le 30 octobre le sénéchal apposa son sceau à l'acte précédent, qui fut
confirmé
par le roi à Loches, en décembre 1323 (AN JJ, 62 n°LXXVII, f42-44)
"Amauri II, vicomte de Narbonne (1260-1328)", par J. RÉGNÉ, dans bulletin de la Commission archéologique de Narbonne (1908)
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