"Au milieu du 19ème siècle, Melchior Barthès, pharmacien de Saint-Pons-de-Thomières, botaniste, poète de langue d'oc
est un ardent défenseur de l'occitan, alors nommé néo-roman;
Il peut être considéré comme un précurseur du félibrige, ce mouvement de restauration des langues occitanes, né en 1854.
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Le néo-roman [occitan], aujourd'hui honni, conspué, paralysé par la langue des écoles primaires, étouffé
par ses étreintes de fer, cet idiome si poétique, si riche de belles images, se traîne péniblement dans une
décadence vraiment déplorable : Décadence contre laquelle je proteste de toutes les forces de mon âme, bien que
je ne sois nullement l'ennemi du progrès et des lumières.
Témoin de la lutte qui se livre, dans ces derniers temps, entre une langue dont la vie s'éteint et dont
la voix mélodieuse et forte encore entonne son chant de mort et une langue dans la vigueur de l'âge, colosse
qui va grandissant sur les débris épars de sa rivale détrônée,
je veux, obscur rimeur, prendre une part active à la défense du faible contre le fort, et n'en déplaise à quelques
critiques jaloux, je chanterai la langue des troubadours, la langue du peuple, heureux si mes chants peuvent trouver
un écho dans ce pays de Languedoc."
Melchior Barthès
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