"Les mots sont les fleurs d'une langue : celle que nous parlons dans nos montagnes de
Saint-Pons, cette langue d'oc
si harmonieuse et si méprisée des ignorants et que les "Francimands" traitent de patois …"
Le poète de langue d'oc Melchior Barthès est né à Saint-Pons-de-Thomières le 11 janvier 1818, dans une famille de marchands
drapiers.
Après une scolarité au collège de Bédarieux, avec ses compatriotes Saint-Ponais Elie Granel et Joseph Semat,
il étudie la pharmacie à Montpellier, puis s'installe en officine à Saint-Pons, succédant à M. Gros.
En 1844, à 26 ans il épouse Clarisse Sémat, la sœur de son ami Joseph.
Deux passions intellectuelles vont désormais l'animer : la botanique et la poésie en langue d'oc.
Ainsi il publie en 1873 un ouvrage remarquable Le glossaire botanique de l'arrondissement de Saint-Pons, volume
de près de 300 pages qui décrit la flore locale, en
indiquant sa dénomination en dialecte local, et qui lui vaut
les félicitations de Fréderic Mistral.
Dès l'âge de 20 ans, vers 1838, il écrit ses premiers poèmes en langue d'oc. Il peut être regardé comme
un précurseur du félibrige, ce mouvement de renaissance des langues occitanes au 19ème siècle.
En 1878 puis 1885 Melchior Barthès publie les deux volumes de poésie Flouretos de Mountagno :
Ces ouvrages "peuvent être considérés comme le vocabulaire poétique complet de l'idiome parlé à Saint-Pons et la
tournure d'esprit particulière des habitants de cet
arrondissement s'y reflète comme dans un miroir." (Charles Cavalier)
Un de ses poèmes les plus originaux est probablement
Nas de Figo qui relate les exploits du prévôt Jean-Jacques
Devic au 17ème siècle.
Melchior Barthès est décédé à Saint-Pons le 18 février 1886, salué
par les cercles littéraires du Midi et par la presse régionale.