"Manilève maire et Blanc officier municipal relatent leur visite domiciliaire chez Elisabeth Charles
veuve Vitalis,
mère de Joseph Vitalis émigré « ci-devant
garde du ci-devant roi ».
Ayant trouvé « la dite Charles étendue dans son lit où elle est détenue depuis quatre ans à raison de
ses infirmités et de son âge de quatre vingt trois ans accomplis », ils ont procédé à l'inventaire détaillé du mobilier, ont interrogé sa belle-fille
Marie Anne Veye, veuve Vitalis, ont mis le sequestre sur les immeubles et apposé les
scellés sur les titres et papiers.
Deux mois après la levée du sequestre est prononcée sur intervention des mêmes commissaires, car « il est certain que Joseph Latour
son fils émigré a donné plus d'une fois des preuves publiques et scandaleuses du peu de cas
qu'il faisait de sa mère ... Or la Convention a proclamé solennellement le principe que les français doivent
protéger la vieillesse et le malheur ... »
Dans le même temps, Jean-Baptiste Vitalis « ci-devant Latour, ci-devant noble et neveu d'émigré » est lavé de tout soupçon
puisque, conscrit de l'an 2, il effectue son service à l'armée des Pyrénées-Orientales après avoir été enrôlé comme garde national.
A son retour, Joseph Vitalis l'émigré « obtient la main levée sur ses biens, il rentre en jouissance de la chambre qu'il occupait »,
son seul avoir, car réquisitionnée, elle servait au receveur de l'Enregistrement. ceci en octobre 1800, le calme étant revenu après la tourmente."
Extrait : Olonzac à travers les siècles, par Germaine Chevallier |