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"Dès le XIe siècle, ce village se nommait "villa de Ferralibus" et appartenait à l'abbaye de la Grasse [Lagrasse] qui possédait aussi le redouté castrum de Ventajou.
En 1110, Bernard Aton, vicomte de Béziers et de Carcassonne se reconnaît vassal du monastère pour ce castrum et pour les "villas" de Ferrals et de Cassagnoles.
En 1402, le nom de cette localité était déjà fixé dans sa forme actuelle.
Ferrals, bâti en amphithéâtre au dessus du confluent de la Cesse [source de la Cesse] et du ruisseau de Campredon, possède les vestiges d'une ancienne église, transformée au XVIe siècle, et placée sous le vocable de Saint-Pierre, comme au Moyen-Âge. Le presbytère porte la date de 1765.
 Le village de Ferrals-les-Montagnes
Près de l'ancien château partiellement démoli après la révolte de Montmorency existent encore deux pierres sculptées en marbre et tuf: l'une d'elles porte la date de 1621. Une tour carrée est restée debout au sommet du promontoire: ses assises reposent sur les bases d'une tour ronde du château. A côté se dresse un ancien moulin à vent.
 Ferrals-les-Montagnes, sur la carte de Cassini
Ferrals ne semble pas avoir formé une seigneurie particulière: il a appartenu tout à tour aux seigneurs de La Livinière, de Ventajou, et de Minerve.
[En 1317, le cardinal romain Pietro Colonna est reconnu comme seigneur de La Livinère par ses habitants et se voit confirmer l'année suivante une assiette de 1000 florins de rente à prendre notamment sur les chateaux de La Livinière et de Ferrals. En 1348- 1350, Pierre de La Jugie, archevêque de Narbonne achète les seigneuries de Ferrals et La Livinière aux héritiers du cardinal, qu'il transmet à son neveu Nicolas de La Jugie. Ce dernier fait l'acquisition de la baronnie de Rieux (Rieux-Minervois) en 1378. Dès lors, ce sont les barons de Rieux devenus comtes de Rieux, puis comtes de Mérinville qui sont seigneurs de La Livinière et Ferrals, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.]
Les Etats [de Languedoc] de 1576 refusèrent d'admettre l'envoyé du baron de Ferrals [de Rieux ?] jusqu'à ce qu'il ait prouvé le droit ancien des seigneurs de Ferrals à un siège au Parlement de Languedoc
[La référence est introuvable, il s'agirait d'après la date de François de La Jugie de Puydeval, baron de Rieux, seigneur de Ferrals, pour un siège de baron des Etats de Languedoc. Le fait paraît peu vraisemblable et peut-être une confusion avec Samuel Bernard seigneur de Rieux, La Livinière et Ferrals qui n'obtient pas son entrée aux Etats de Languedoc au 18e siècle ].
En 1762, le comte de de Mérinville était seigneur justicier de la directe. La vicairerie perpétuelle de Ferrals dépendait avant 1801 de la mense du Chapitre cathédral de Saint-Pons, prieur et curé primitif; elle avait deux annexes: Authèse [Authèze] et Galinier.
Authèse est mentionné dès l'année 869 sous le nom de "Villa Obtessa". Son église, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, dépendait de Caunes et existait déjà en 1119. Cette paroisse marquait la limite de l'Abbaye vers l'autan. Elle a été rattachée durant le XIXe siècle à la paroisse de St-Julien-des-Molières; actuellement, elle dépend de Ferrals. L'acte portait le nom d'un ruisseau dénommé Octoduprum dont nous n'avons trouvé nulle trace."
 L'église Saint-Jean-Baptiste d'Authèze
Le pauvre village d'Authèse, situé à la rencontre de vallées étroites, au dessus d'une source abondante, voit sa population décroître tous les jours: il n'y a plus que 50 habitants. Son église champêtre est abandonnée; la pluie la ruine chaque jour davantage, mais il est émouvant de voir, au milieu des plâtras la chapelle de la Vierge entretenue par la piété des fidèles. Le clocher est une construction carrée de 6 mètres de hauteur attenant à un immeuble et percé de six ouvertures grossières sous un toit d'ardoises. Il a la particularité d'être au milieu du village, alors que l'église se trouve dans le ravin près du ruisseau.
Les communes de la vallée de la Cesse par Joseph Coulouma et Jean Miquel, dans Cahiers d'histoire et archéologie: revue méridionales d'histoire locale
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